Covid-19 : De nouvelles mesures de soutien pour les artistes de Polynésie

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Une nouvelle carte pour les artistes émergents d’une durée de validité de 3 ans ou encore la mise en place du "1% artistique"... le Pays renforce les mesures de soutien aux artistes de Polynésie.

Publié le 18/11/2020 à 16:03 - Mise à jour le 18/11/2020 à 16:14

Une nouvelle carte pour les artistes émergents d’une durée de validité de 3 ans ou encore la mise en place du "1% artistique"... le Pays renforce les mesures de soutien aux artistes de Polynésie.

L’année 2021 marquera les cinq années d’application de la loi du Pays du 19 mai 2016 qui a donné aux artistes de Polynésie française un statut leur permettant d’être reconnus comme des professionnels à part entière.

Aussi, le ministre en charge de la Culture a présenté, en Conseil des ministres, un nouveau projet de loi du Pays venant à mettre à jour le dispositif portant reconnaissance des professions artistiques de Polynésie française et diverses mesures de soutien à ces professions.

Parmi les modifications apportées, figurent deux ajouts significatifs qui viendront contribuer activement à la reconnaissance des artistes du fenua ainsi qu’à la démocratisation de l’accès à la culture. 

Création du statut de l’artiste émergent

La carte d’artiste professionnel, aujourd’hui délivrée, cible les artistes en capacité de répondre à certains critères parmi lesquels l’obligation d’exercer en Polynésie française une activité significative dans le domaine artistique depuis au moins trois ans. 

Cette condition fait obstacle à ce que des artistes émergents et jeunes artistes bénéficient de la carte et donc des avantages y attachés. Or ces artistes ont parfois, plus encore que les artistes confirmés, besoin d’un soutien de la puissance publique dans un contexte où il est toujours très difficile pour un artiste émergent de se faire remarquer. 

Dès lors, il a été proposé de créer une nouvelle carte d’artiste, dédiée à ces artistes émergents, d’une durée de validité de 3 ans. 

Néanmoins, la Polynésie française ne pouvant décemment soutenir des personnes qui ne présenteraient aucune référence artistique, il est exigé, au nombre des conditions de délivrance de la carte « artiste émergent », la justification d’un diplôme d’un cursus de fin de cycle du Centre des métiers d’Art ou du conservatoire artistique de la Polynésie française, ou encore de qualités artistiques avérées par des qualifications, des réalisations ou des références antérieures.

Mise en place du « 1% artistique »

Il s’agit de mettre en place une obligation pour la puissance publique de consacrer systématiquement une partie des budgets dédiés aux travaux portant sur des bâtiments publics et leurs abords, à des réalisations artistiques. 

Pour permettre aux maîtres d’ouvrage d’assimiler cette obligation dans les meilleures conditions, il est proposé dans un premier temps d’en limiter l’application aux seuls travaux de construction et d’extension des bâtiments publics (à l’exclusion donc des rénovations) dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par la Polynésie française et ses établissements publics (à l’exclusion donc des communes et de l’État) et portant sur les seuls bâtiments affectés à une mission de service public et ayant vocation à accueillir du public (l’objectif étant de valoriser les réalisations artistiques en les exposant au plus grand nombre).

Le budget à consacrer à ces réalisations est fixé à 1% du montant prévisionnel hors taxe des travaux, sans toutefois pouvoir excéder dix millions Fcfp. Pour des travaux dont les coûts excèderaient un milliard Fcfp, l’enveloppe à consacrer au dispositif est donc plafonnée à 10 millions de Fcfp.

À la différence du dispositif du même nom applicable en France métropolitaine, le dispositif polynésien est accompagné de la création d’un compte spécial dénommé fonds pour la promotion de l’expression artistique. Ainsi, dans le cas où les sommes dédiées au financement de réalisations artistiques n’auront pas été intégralement utilisées pour le financement de réalisations artistiques, le solde sera reversé au fonds pour la promotion de l’expression artistique. 

De façon concrète le fonds permettra, notamment, au Pays de pouvoir faire l’acquisition d’œuvres d’art ou toute autre opération permettant de concourir à la promotion de l’art en Polynésie française (opération de restauration des collections conservées au sein du Musée de Tahiti et des îles; acquisition d’archives présentant un intérêt patrimonial majeur).

Le projet de loi du Pays a été transmis pour avis au Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) avec pour objectif une mise en application au début de l’année 2021.

Les autres sujets dans le compte-rendu du conseil des ministres :
– Engagement des actions du CRSD: financement au profit de la commune de Mahina
– Subvention de fonctionnement en faveur de la société par actions simplifié (SAS) Fare Rata pour l’exercice 2020
– Projets de loi du Pays et délibérations pour le dispositif de solidarité dans le domaine de l’électricité
– Déclaration d’activité d’hébergement touristique en Polynésie française
– Autorisation d’utilisation de fréquences pour Viti
– Bilan du séminaire organisé par le COPF
– Subventions en faveur d’associations et de fédérations sportives
– Bilan de l’action des guides sanitaires 

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