Confinées dans un foyer en métropole, des étudiantes apprennent le ‘ori tahiti

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Vaiiti Raygadas, major du bac en Polynésie avec une moyenne de 20/20 en 2019, est confinée en métropole comme des centaines d'autres étudiants polynésiens. Tous les cours de sa double licence Economie sont suspendus. Alors même si elle continue d'étudier au moins six heures par jour dans son foyer d'étudiantes, elle en profite aussi pour apprendre le 'ori tahiti à ses amies, face à la Tour Eiffel.

Publié le 19/04/2020 à 15:16 - Mise à jour le 19/04/2020 à 17:09

Vaiiti Raygadas, major du bac en Polynésie avec une moyenne de 20/20 en 2019, est confinée en métropole comme des centaines d'autres étudiants polynésiens. Tous les cours de sa double licence Economie sont suspendus. Alors même si elle continue d'étudier au moins six heures par jour dans son foyer d'étudiantes, elle en profite aussi pour apprendre le 'ori tahiti à ses amies, face à la Tour Eiffel.

« J’ai préféré rester en France, au foyer, plutôt que de rentrer à Tahiti parce que je trouvais que c’était plus approprié pour pouvoir travailler. Les mesures ont rapidement été prises pour éviter la propagation du virus entre les filles, confie Vaiiti Raygadas. Et c’est plus agréable de me dire que j’allais rester ici avec une trentaine de filles, plutôt que de rentrer et être enfermée à Tahiti, où je savais qu’il allait faire chaud etc. ».

« On a pris des mesures assez sévères en ce qui concerne la désinfection. Les filles se sont organisées pour faire des tours de ménage supplémentaires par rapport à ce que font déjà les femmes de ménage. Je crois qu’on est assez contents d’être tous ensemble. J’ai beaucoup de chance d’être secondée par les délégués des résidentes, et un groupe de filles. Tout le monde essaie, à sa mesure, de faire quelque chose pour le foyer. On réorganise la vie malgré tout et on essaie de faire en sorte que cela se passe le moins mal possible », explique Cécile Montlahuc, directrice du Foyer international des étudiantes à Paris.

Pour s’occuper, et partager leurs cultures, les étudiantes ont mis en place des activités. « Moi, j’ai mis en place des cours de danse tahitienne. C’était vraiment un plaisir de pouvoir partager des chorégraphies », nous dit la meilleure bachelière de Polynésie, désormais étudiante en double licence à La Sorbonne.

Et même confinée, Vaiiti, rigoureuse, continue d’étudier : « J’essaie de structurer ma journée par rapport aux études, parce que je prépare des concours, et en même temps, j’ai tous mes devoirs qui arrivent en ligne. Finalement, la fac a vraiment fait en sorte qu’il y ait une continuité. Finalement, c’est comme si on avait cours pour de vrai ». Ses provisions étant faites, la Tahitienne ne sort principalement que pour faire du sport, attestation en poche, à 1 kilomètre du foyer, et pour s’aérer un peu l’esprit : « Je suis sortie exceptionnellement aujourd’hui pour aller acheter un peu de fruits. Globalement, je sors une fois par semaine. Et même, c’est possible d’éviter car des filles se proposent de ramener pour tout le monde quand elles vont faire les courses ».

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La jeune fille s’estime en tous les cas très chanceuse d’être entourée et confinée au foyer par rapport « à ceux qui sont dans un petit appartement, surtout dans les grandes villes. Nous, on a une terrasse, une salle de sport (…) On ne se marche pas les uns sur les autres ».

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