Centre pénitentiaire de Tatutu : un Heiva pour célébrer la fin d’année

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Les fêtes de Noël se préparent un peu partout en Polynésie… c’est aussi le cas au centre de détention de Tatutu, à Papeari. Pour célébrer la fin de l’année, les personnes détenues y ont organisé un grand Heiva. Orcherstre, chants, danses, costumes… on se serait presque cru… à Toata…

Publié le 07/12/2019 à 15:22 - Mise à jour le 09/12/2019 à 9:38

Les fêtes de Noël se préparent un peu partout en Polynésie… c’est aussi le cas au centre de détention de Tatutu, à Papeari. Pour célébrer la fin de l’année, les personnes détenues y ont organisé un grand Heiva. Orcherstre, chants, danses, costumes… on se serait presque cru… à Toata…

Ils ont préparé l’événement durant trois mois : une soixantaine de personnes détenues au centre pénitentiaire de Papeari ont présenté, hier, leur Heiva de fin d’année. Un spectacle qui a surpris par sa qualité : « On a l’impression d’avoir à faire à des pros, qui s’étaient endormis et qui se réveillent »! s’est exclamé le président du Pays! « Le résultat est énorme, il est grand! Et ils méritent d’aller à To’ata! J’ai appelé par Skype le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui est à Paris, pour qu’il voit tout cela. Il était extrêmement heureux parce-que nous accompagnons Tatutu pour ça. C’est un moyen de réinsertion, mais je pense que leur rappeler d’où ils viennent, leur rappeler ce qu’ils sont, leur rappeler qu’en faisant de la culture, en chantant, en dansant : ça va leur préparer aussi leur devenir. C’est un moyen supplémentaire pour leur redonner goût à la vie » a poursuivi Edouard Fritch.

« Ca représente beaucoup », raconte l’auteur de ce spectacle. « C’est une question qui se pose à chaque fois : il faut préserver cette culture pour ne pas qu’elle se perde. C’est la langue qui m’importe le plus. je suis fier de ce qu’on fait tous mes frères qui ont participé ».

Pour concevoir ce Heiva, les prisonniers ont bénéficié du soutien du Conservatoire. « On est partis de zéro », relate Mike Tessier, professeur de chant traditionnel. « Ce sont des diamants bruts que l’on a taillé. C’est une bonne chose. Au début j’appréhendais, mais ils sont aussi doux que mes élèves du Conservatoire ».

Cet événement est amené à se renouveler : « nous allons désormais avoir systématiquement deux moments forts dans l’année : les tuaro mao’hi au cours du 1er semestre, et le heiva de l’établissement, au second », indique Daniel Willemot, le directeur de Tatutu, qui s’est dit très fier du travail effectué par les pensionnaires.

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