Il aura fallu encore fournir quelques efforts aux porteurs d’oranges pour arriver jusqu’au bout. Ce matin, la rivière qui les sépare de leur famille est en crue. Les pompiers les aident à traverser. Le mauvais temps de ces derniers jours a causé quelques péripéties cette année :
« Cette année ça a été dur puisque nous avons eu de la pluie depuis lundi et mardi, plus de peur que de mal, parce que 4 de nos porteurs ont été emportés par la crue. Heureusement il n’y a pas eu de blessés. Sur le plateau des orangers, il y a beaucoup de boue. C’est très très dangereux », raconte Guillaume Mamae Vice-Président de l’association pour la protection de la vallée de la Punaruu.
Plus de 180 porteurs ont pris part à l’aventure. Une aventure humaine, mais surtout transgénérationnelle : « C’était dur, mais tranquille. On est monté vendredi. On est restés en haut pour nettoyer le chemin et on a commencé à ramasser les oranges ce vendredi. (…) J’ai ramené dans les 40 kg d’oranges. C’est la première fois que j’y vais (…) C’est à refaire », raconte Herearii Tehuritaua.
Edwina Mamae cueille des oranges depuis qu’elle est petite : « J’ai grandi là-dedans. Mon papa m’emmenait déjà petite. Au fil du temps, on a pris la relève de papa avec mon tane. C’est très important pour nous de faire ça parce que l’orange c’est l’emblème de la commune. »
Les cueilleurs ont récolté environ 6 tonnes d’oranges sur les hauteurs de la Punaruu. Parmi eux, Coco. A 70 ans, il porte chaque année ce fardeau sur les épaules :
« Nos parents nous emmenaient ici pour nous faire connaître la vallée. On a ça dans le sang. (…) Il n’y a pas de secret (pour arriver à faire la montée, NDLR), il faut manger sainement. »
Les courageux porteurs ont été accueillis par leur famille très impatiente après plusieurs jours en montagne, mais aussi, comme le veut la tradition, par le maire, la Miss et le Mister Punaauia 2019.
Les porteurs seront salués samedi, à la mairie de Punaauia à la fête annuelle de l’orange.
Rédaction web avec Sophie Guébel