Ady, la plus jeune femme à la tête du Matavaa

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Si le festival des arts des îles Marquises vient de s’achever, il est toujours enrichissant d’échanger avec Ady Candelot-Bruneau, plus jeune présidente du comité organisateur du Matavaa depuis ses origines en 1987. Ady est également agricultrice et danseuse au sein de la délégation de son île natale de Ua Pou.

Publié le 26/12/2019 à 10:02 - Mise à jour le 14/10/2022 à 9:05

Si le festival des arts des îles Marquises vient de s’achever, il est toujours enrichissant d’échanger avec Ady Candelot-Bruneau, plus jeune présidente du comité organisateur du Matavaa depuis ses origines en 1987. Ady est également agricultrice et danseuse au sein de la délégation de son île natale de Ua Pou.

La date du 12 janvier 2018 aura marqué sa vie : ce jour-là, le maire de Ua Pou convoque l’ensemble des acteurs impliqués dans la culture pour élire le bureau du COMOTHE (Comité Organisateur du Matavaa O Te Henua Enana). Au total, 150 personnes sont réunies dans la salle du conseil. « Moi, j’étais sous mon arbre à vendre mes légumes. Je souhaitais intégrer le bureau, mais pas forcément être à sa tête » confie Ady Candelot-Bruneau. C’est finalement Heato Teikiehuupoko, candidat au bureau, qui la pousse à se présenter.

Ady devient présidente, Heato son adjoint. « J’avais déjà un peu d’expérience puisque auparavant, je donnais un coup de main au comité du tourisme, notamment dans le montage de dossiers« . Mais jusque-là, la jeune femme n’avait participé au Matavaa qu’en tant que danseuse.

(Crédit photo : Comité organisateur du Matavaa o te Henua enana)
(Crédit photo : Comité organisateur du Matavaa o te Henua enana)

C’est d’ailleurs en 1999 qu’elle participe à son premier Matavaa avec ses parents. Elle n’a alors qu’une dizaine d’années : « Ma mère faisait partie de l’association Tuoi et mon père était secrétaire de Motu Haka. Dans mon enfance, j’ai baigné dans cette ambiance. Je les ai toujours accompagnés ». Même pendant ses études à Tahiti, Ady reste informée. « Créer, ce n’est pas ma partie, je n’ai pas ça dans le sang comme les leaders de la délégation, Ahitiri, Maeva, Matapua ou Totio. Moi, j’ai plutôt un regard d’organisatrice sur la logistique, la technique. »

Des postes à responsabilité, Ady en a occupés : employée dans une banque à Hakahau puis dans l’immobilier à Tahiti, c’est en 2016 qu’elle revient s’installer sur son île natale de Ua Pou. « Je suis revenue dans l’optique de contribuer avec ma bonne volonté, avec l’envie de faire progresser les choses. » À l’époque, il n’y a plus aucun maraîcher sur l’île, les habitants et les établissements scolaires sont obligés de se fournir à Nuku Hiva. Ady et son mari font ainsi revivre le maraîchage à Ua Pou.

« Le fait que le Matavaa revienne à Ua Pou, c’était tout un symbole, c’est un retour aux origines, en référence à la première édition de 1987. »

À la question de savoir quel est son bilan à propos de ce Matavaa, elle répond : « Je n’en ai pas encore, j’ai été tellement accaparée que j’ai à peine profité et que je réalise à peine que c’est fini. Je prends les retours des uns et des autres tel que ça vient : ‘magique’, ‘inoubliable’, ‘merveilleux’, et ça fait plaisir à entendre ! Mais je peux déjà dire que ce qui m’a marquée lors de ce Matavaa, c’est de voir l’aide précieuse que les artisans ont apporté aux danseurs pour la confection des costumes. »

(Crédit photo : Comité organisateur du Matavaa o te Henua enana)

Quand on lui demande si elle restera engagée dans le domaine de la culture : « Bien sûr que je participerai au Matavaa de 2021 à Fatu Iva, peut-être en tant que danseuse, peut-être en tant que choriste, j’aimerais essayer quelque chose de différent. »

À quelques jours de la cérémonie de clôture du Matavaa 2019, pour Ady, il est surtout question de repos et de fêtes en famille. Tandis que la reprise du fa’a’apu sur le terrain familial sur les hauteurs de Hakahau se fera début janvier 2020.

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