« Je me suis très bien préparée mais c’était difficile. Ma grand-mère m’a aidée. Mon Orero parlait d’une guerrière qui est née lorsque la pluie tombait, et sa mère était allongée sur la plage. (…) Sa mère était un requin qui gardait le pito de Amanu. Et quand sa fille est née, elle a dansé sur la chanson que j’ai chanté » explique Teuru Hirirau, étudiante de Amanu.
Les élèves avaient d’autant plus de mérite qu’ils étaient tous les auteurs de leur texte. « On a eu un petit manque pour se préparer car mes élèves étaient souvent en stage, et la spécificité des îles, c’est qu’il y a les rapatriements et donc on rate quand même beaucoup de semaines de répétitions (…) En un mois, les élèves ont eux-mêmes écrit les textes et composé les chansons » nous dit Teura Camelia Marakai, professeure de langue et de culture au lycée professionnel de Hao.
Christelle Lehartel, la ministre de l’éducation, était également impressionnée. Elle a profité de l’occasion pour annoncer l’ouverture d’une école bilingue (50% français et 50% tahitien) à partir de la rentrée 2019 pour les écoles et les enseignants volontaires, ainsi que le lancement d’une option Orero au baccalauréat pour l’année prochaine. « On se bat pour maintenir ce genre d’action. On n’est pas les protecteurs de la langue, mais si on ne la fait pas vivre avec les professeurs, qui va le mettre en place ? Les professeurs de reo ont toutes les compétences pour mener à bien ce projet avec l’état » poursuit Richard Deane.
Ces nouvelles dispositions pédagogiques, couplées avec des événements tels que celui-ci, promettent de former une jeune génération proche de sa langue et de sa culture.