Violent séisme en Turquie et Syrie : plus de 2.600 morts, l’aide internationale se mobilise

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Plus de 2.600 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique, et l'aide internationale se mobilisait après ces secousses enregistrées jusqu'au Groenland.

Publié le 06/02/2023 à 8:50 - Mise à jour le 06/02/2023 à 8:53

Plus de 2.600 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique, et l'aide internationale se mobilisait après ces secousses enregistrées jusqu'au Groenland.

Ce bilan ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures vont rendre encore plus difficile la situation des personnes se retrouvant sans abri, ainsi que le travail des secours.

La première secousse est survenue à 4H17 locales (1H17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10H24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.

« Avec ma femme et mes enfants, nous avons couru vers la porte de notre appartement au troisième étage. Dès que nous l’avons ouverte, le bâtiment tout entier s’est effondré« , a raconté Oussama Abdelhamid, un habitant d’un village syrien frontalier de la Turquie, soigné à l’hôpital Al-Rahma dans la ville de Darkouch.

En quelques instants, Oussama Abdelhamid s’est retrouvé sous les décombres du bâtiment de quatre étages dans le village d’Azmarine, mais « Dieu le protecteur » l’a miraculeusement sauvé, ainsi que sa famille, assure-t-il.

« Apocalypse »

« Ma soeur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris« , a raconté dans la matinée à l’AFP Muhittin Orakci, devant un immeuble effondré à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.

Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

A Kahramanmaras, Melisa Salman, journaliste locale de 23 ans, raconte avoir toujours vécu avec les tremblements de terre. « J’ai l’habitude des secousses, mais c’est la première fois que je vis quelque chose comme ça. On a pensé que c’était l’apocalypse ».

Appel à l’union nationale

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards, en pyjama dehors dans le froid. Face à cette désolation, partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l’union nationale, précisant que la Turquie avait reçu les offres d’aide de 45 pays.

Du monde entier ont afflué les messages de soutien, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s’est dit « profondément attristé », ainsi que les propositions d’aide humanitaire et médicale.

L’Union européenne a activé son « mécanisme de protection civile » et « des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route » ainsi que notamment 139 secouristes français qui doivent partir dans la soirée et 76 pompiers polonais. L’Azerbaïdjan, allié et voisin de la Turquie, a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes, le Qatar et les Emirats ainsi que l’Inde celui d’équipes de secours et médicales et de matériel de secours. C’est jusqu’à l’Ukraine en guerre qui a proposé « un grand groupe de secouristes« .

Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l’ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP, ainsi qu’au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk, mais aucune victime n’a été signalée. Selon l’institut géologique danois, les secousses ont été ressenties jusqu’au Groenland.

La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde

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