Lamballe. Manuel Valls giflé by Letelegramme
Un membre du service de sécurité a aussitôt plaqué au sol le jeune homme.
Peu après, Manuel Valls, détendu, a réagi à l’incident devant la presse : « Je ne suis pas venu parler de moi. Il y a toujours des individus qui veulent empêcher la démocratie de s’exprimer », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il y a ceux qui contestent la démocratie et ceux qui l’incarnent comme les hommes politiques. La démocratie ne peut pas être la violence. »
« Rien, et surtout pas la violence, ne m’empêchera d’aller vers les Français. Je suis déterminé à leur parler et à faire gagner la gauche », a ajouté un peu plus tard M. Valls sur Twitter.
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Dans le train qui le ramenait à Paris, le candidat a toutefois dit qu’il porterait plainte contre son agresseur pour « ne pas laisser passer un acte de violence ».
« Je porterai plainte parce que c’est un coup. L’acte physique est violent, ce n’est pas comme la farine », a-t-il souligné, en référence à un premier incident de campagne le 22 décembre à Strasbourg, où il avait été enfariné.
Remis à la gendarmerie de Lamballe, son agresseur, âgé de 18 ans, a été placé en garde à vue pour « violences sur une personne chargée d’une mission de service public », a-t-on appris auprès du parquet de Saint-Brieuc.
Selon l’entourage de Manuel Valls, il s’agirait « d’un jeune homme proche de l’extrême droite bretonne ». D’après le quotidien Le Télégramme, en garde à vue, il aurait « exprimé un ancrage et des « motivations régionalistes » ».
Sur sa photo de profil Facebook, ce jeune homme pose en faisant une « quenelle », geste à connotation antisémite véhiculé par le polémiste Dieudonné. Fin 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, s’était personnellement engagé contre Dieudonné, qui a été condamné à plusieurs reprises par la justice, notamment pour des propos racistes.
Les réactions à la gifle ont été unanimes. Vincent Peillon a condamné sur Twitter « avec la plus grande fermeté (cette) agression physique », « contraire au respect des idées des autres qui est au cœur du débat démocratique ».
« Rien ne justifie la violence. Une démocratie vivante privilégie toujours le débat d’idées », a renchéri Arnaud Montebourg, tandis que Benoît Hamon condamnait « l’acte inacceptable de violence contre @manuelvalls à Lamballe ».
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a jugé sur Public Sénat que « cette violence n’a(vait) pas sa place dans la République ».
La député écologiste Cécile Duflot a tweeté : « Chacun connaît nos désaccords mais la violence physique qu’a subie Manuel Valls est choquante et inacceptable. Point ».
Et le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a condamné sur Facebook « les agressions physiques en politique comme dans la vie ». « Aucune incrimination contre Manuel Valls ne doit conduire à se manquer de respect à soi-même au point de frapper quelqu’un par surprise plutôt que régler son différend avec un bulletin de vote », a-t-il insisté.
A droite, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a jugé cette agression « scandaleuse ».