Vidéo – Conférence TED : une victime de viol et son agresseur témoignent ensemble

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Publié le 09/02/2017 à 10:09 - Mise à jour le 09/02/2017 à 10:09

En 1996, Thordis Elva, une Islandaise, et Tom Stranger, australien, se rencontrent à l’occasion d’un échange universitaire à Reykjavik. Ils ont alors 16 et 18 ans et partagent une histoire d’amour. 

Mais la relation tourne mal lorsque, après une soirée arrosée, Tom ramène Thordis chez elle. « Ma tête est claire, mais mon corps est trop faible pour se débattre et la douleur m’aveugle. (…) Ce viol n’avait rien à voir avec l’idée que je m’en faisais, continue la jeune femme. Tom n’était pas un forcené, il était mon petit ami. Ça ne s’est pas passé dans une allée crasseuse, mais sur mon lit », raconte Thordis à l’assemblée venue assister à la conférence. 

Tom, lui, explique qu’il n’avait pas idée de ce qu’il avait fait. « Le mot ‘viol’ ne trouvait pas écho en moi et je ne me culpabilisais pas (…) Ce n’était pas tant un refus conscient, c’était plus comme une impossibilité de regarder la réalité. Mes actions étaient la preuve que je refusais toute reconnaissance de l’immense traumatisme infligé à Thordis. Pour être honnête, j’ai répudié l’acte en entier dans les jours qui ont suivi, ainsi même que sa date exacte. J’ai désavoué la vérité en me convainquant que c’était du sexe et pas un viol. Et c’est un mensonge qui me ronge jusqu’à la moelle. »

Plusieurs années après, Thordis décide de reprendre contact avec Tom. Ils échangent des courriers et elle lui explique le traumatisme qu’elle a vécu. Ils se retrouvent à Cap Town en Afrique du Sud. C’est au cours de cette rencontre qu’ils décident d’écrire un livre ensemble pour raconter ce qu’ils ont vécu, « parce que c’était le genre d’histoire que nous aurions aimé entendre lorsque nous étions plus jeunes », explique Thordis. 

Durant leur conférence TED, Thordis et Tom ont insisté sur la nécessité de prendre en compte que les agresseurs sont des humains. « Comment pouvons-nous comprendre ce qui produit de la violence dans nos sociétés si nous refusons de reconnaître l’humanité de ceux qui la commettent ? », a lancéThordis Elva.

Rédaction web 

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