Vers un reconfinement total en métropole ? Macron s’exprimera mercredi à la télévision

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Emmanuel Macron fera une allocution télévisée mercredi à 9 heures (heure en Polynésie) pour présenter de nouvelles mesures afin de faire face à la flambée de l'épidémie de Covid-19, a indiqué aujourd'hui l'Élysée. Ces nouvelles restrictions, qui pourraient aller jusqu'à un reconfinement national, seront décidées mercredi matin au cours d'un Conseil de défense avant le Conseil de ministres.

Publié le 27/10/2020 à 9:10 - Mise à jour le 27/10/2020 à 9:10

Emmanuel Macron fera une allocution télévisée mercredi à 9 heures (heure en Polynésie) pour présenter de nouvelles mesures afin de faire face à la flambée de l'épidémie de Covid-19, a indiqué aujourd'hui l'Élysée. Ces nouvelles restrictions, qui pourraient aller jusqu'à un reconfinement national, seront décidées mercredi matin au cours d'un Conseil de défense avant le Conseil de ministres.

Confronté à la montée brutale de la deuxième vague de Covid-19, l’exécutif prépare activement mardi un nouveau tour de vis des mesures de lutte contre l’épidémie, qui pourrait aller jusqu’à un reconfinement.

Le président Emmanuel Macron a réuni dans la matinée un conseil de défense en présence du Premier ministre Jean Castex et d’une dizaine de ministres.

Les scénarios évoqués pour le durcissement vont d’un renforcement du couvre-feu -qui pourrait par exemple débuter à 19 heures, voire être étendu à tout le territoire- à un reconfinement total, qui serait moins strict qu’en mars.

À 17 heures 30 (heure française), Jean Castex recevra les responsables politiques puis, deux heures plus tard, les partenaires sociaux à Matignon pour les « consulter » sur « les durcissements envisagés » et espérer dégager un consensus. 

Puis un nouveau conseil de défense se tiendra mercredi matin avant le conseil des ministres pour trancher sur les nouvelles restrictions qui seront annoncées aux Français. Une intervention télévisiée d’Emmanuel Macron est ensuite prévue mercredi à 20 heures (heure française, soit 9 heures en Polynésie) pour présenter de nouvelles mesures afin de faire face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, a indiqué aujourd’hui l’Élysée.

« Il faut s’attendre à des décisions difficiles », a prévenu mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en écho aux propos alarmants tenus par plusieurs médecins ces derniers jours. « À un moment il faut prendre des décisions dures (…) comme tous nos voisins » européens, a-t-il ajouté, faisant référence aux nouvelles restrictions prévues en Italie, en Espagne ou en République tchèque.

Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, avait qualifié lundi la situation en France de « critique », disant craindre que la deuxième vague soit « plus forte que la première ».

La pression monte en réa

Le nombre de cas positifs confirmés a crû de 26 771 en 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France de lundi. La veille, la France avait battu un nouveau record avec plus de 50 000 cas positifs confirmés en un jour. Le professeur Delfraissy a même estimé que le nombre réel de contaminations tournerait « autour de 100 000 cas par jour ».

Le nombre de patients en réanimation continue à grimper, augmentant la pression sur les hôpitaux. Leur nombre s’élevait lundi à 2 761, pour un total de 5 800 lits de réa dans toute la France, où l’épidémie a déjà fait 35 018 morts.

Mardi, l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire a annoncé attendre huit patients transférés par avion en provenance d’Auvergne Rhône-Alpes et l’ARS Bretagne a accueilli de son côté quatre patients d’Occitanie.

Taboue il y a encore quelques semaines, l’hypothèse du reconfinement est désormais considérée comme une nécessité par un nombre grandissant de scientifiques, à l’instar de l’infectiologue Gilles Pialoux, qui s’est prononcé pour l’adoption de cette « mesure drastique ».

Pour lui, la difficulté actuelle réside dans la dimension désormais « nationale » de l’épidémie, à la différence de la première vague au printemps à la première vague ». 

Quelque 46 millions d’habitants sont désormais soumis à un couvre-feu nocturne entre 21 heures et 6 heures du matin.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a de son côté encouragé à « aller au maximum sur le télétravail pour les postes qui le permettent »

« On baisse les bras »

Les politiques semblent résignés au durcissement des mesures, mais l’opposition ne ménage pas ses critiques au gouvernement qui « passe d’une étape à l’autre avec souvent un train de retard », selon le député socialiste Boris Vallaud. 

« Je trouve qu’on baisse les bras » et qu’on « nous demande de choisir entre le tsunami hospitalier et l’effondrement économique et social », a regretté le patron du groupe des députés Les Républicains Damien Abad.

S’adressant à l’opposition, notamment LR, à l’Assemblée nationale, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal l’a accusée de n’avoir « aucune idée ». « Si vous étiez aux affaires (…) vous ne feriez rien, vous seriez en train de regarder la situation se dérouler. Nous, nous prenons nos responsabilités », a-t-il lancé.

Selon des sources parlementaires et gouvernementales, le gouvernement pourrait répondre à la demande d’explications du Parlement en organisant jeudi deux débats successifs à l’Assemblée, puis au Sénat.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait alerté lundi sur le fait que « si on reconfine totalement comme on l’a fait en mars, ce n’est pas moins 10% de récession qu’on risque, c’est un écroulement de l’économie ».

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a également mis en garde mardi contre le risque d’un « effondrement de l’économie française » en cas de « reconfinement total ou partiel » car « les entreprises sont aujourd’hui beaucoup plus fragiles qu’au mois de mars ».

Les supermarchés ont par ailleurs tenu à rassurer les consommateurs que, même en cas de reconfinement, on y « trouvera tout ce qu’il faut sans difficulté dans les semaines qui viennent » si « tout le monde reste raisonnable » dans ses achats. « Il n’y pas besoin de faire du stock » de certains produits, comme cela c’était produit en mars, selon le patron de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) Jacques Creyssel.

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