Une procédure de certification biologique va être lancée. Elle repose sur le Système participatif de garantie (SPG) porté par la Communauté océanienne pour l’agriculture biologique et le commerce éthique (POETCom) de la Communauté du Pacifique (CPS).
La durée de la procédure de certification biologique variera d’un à trois ans, en fonction du niveau d’exposition aux produits chimiques des exploitations agricoles de l’île.
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Cette initiative bénéficie du soutien du Fonds ODD (Objectifs de développement durable) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’Association de soutien à l’agriculture (FSA), des autorités de Vanuatu et du Fonds international de développement agricole (FIDA), dans le cadre d’un projet de promotion de la participation des jeunes de Vanuatu à l’agriculture bio, axé sur les chaînes de valeur et intitulé Du champ à l’assiette.
« Il s’agit d’un geste fort, qui va fédérer notre peuple en nous faisant travailler ensemble à la préservation de nos savoirs agricoles traditionnels et à la promotion des meilleures pratiques auprès des nouvelles générations », a déclaré Obed Timakata, de l’Australia’s aid program, s’exprimant au nom des habitants d’Emae. « Il sera crucial pour ce faire, de restaurer et d’enrichir la biodiversité de notre écosystème insulaire. » « Si nous protégeons la terre qui nous a donné naissance, elle assurera la santé et le bien-être de son peuple. »
« Pour nos jeunes, les retombées socio-économiques de la certification biologique basée sur le SPG sont illimitées », ajoute Obed Timakata.
Le directeur général du ministère de l’Agriculture de Vanuatu, Howard Aru, a félicité les habitants d’Emae de leur initiative. « Les habitants d’Emae ont fait preuve d’une véritable capacité d’impulsion en reconnaissant le rôle crucial revenant au bio dans le développement futur de notre agriculture », a-t-il déclaré.
Howard Aru a également annoncé qu’une politique nationale en faveur de l’agriculture biologique était actuellement en cours d’élaboration : « Le ministre de l’Agriculture, Matai Seremaiah Nawalu, souhaite que le texte de cette politique nationale soit finalisé le plus rapidement possible, afin de promouvoir l’agriculture biologique dans notre pays. Nous remercions donc la POETCom et la CPS qui pilotent ce projet »
Pour Moses Nambo Kalau, président du Conseil de la POETCom, le projet Du champ à l’assiette s’inscrit dans la logique de la future politique sur l’agriculture biologique à Vanuatu, tout en permettant de créer des activités rémunératrices dont les jeunes et les catégories de populations vulnérables ont tant besoin.
L’objectif central du projet Du champ à l’assiette du PNUD est de contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes en Océanie, en donnant à ces derniers accès à des activités rémunératrices grâce à l’agriculture biologique.
Osea Rasea, chargé des systèmes de production biologique à la POETCom, et de la coordination du projet Du champ à l’assiette, explique que ce dernier prévoit justement de cibler, au cours des deux années de sa mise en œuvre, les îles d’Emae, d’Efate et de Tanna afin d’y mener des formations, d’y mettre en place des systèmes de certification biologique avec des groupements d’agriculteurs, et d’y nouer le contact avec des centaines d’exploitants.
« Nous nous réjouissons des sources de revenus nouvelles qui seront créées pour ces agriculteurs grâce à la certification biologique », s’enthousiasme Osea Rasea. « Il est incontestable que la pratique de l’agriculture biologique protège les sources de revenus des agriculteurs, en garantissant la santé et la productivité du sol à long terme. Cela donne également la possibilité aux consommateurs de faire le choix d’une nourriture saine et nutritive. »
« Nous allons travailler avec plus d’un millier de producteurs de café, ainsi qu’un certain nombre d’agriculteurs cultivant d’autres produits, tels que les tubercules et les légumes. »
Osea Rasea explique que la POETCom et la FSA vont épauler les groupements d’agriculteurs dans la mise au point de leurs plans de production, calendriers de récolte et programmes de suivi, tout en leur offrant des formations relatives à la production.
« Cela signifie tout simplement que nous allons travailler à leurs côtés et leur montrer comment cultiver et gérer des cultures biologiques dans le respect de la Norme océanienne d’agriculture biologique. Il s’agira également de leur fournir des informations sur le traitement et la valorisation post-récolte », ajoute Osea Rasea.
« Nous espérons que leur participation à cette démarche de certification biologique fera évoluer leur perception du sol, qu’ils ne verront plus simplement comme le lieu où l’on sème les graines, mais comme une ressource inestimable et indispensable. En touchant un plus grand nombre d’agriculteurs, notre souhait est aussi de provoquer un changement dans les pratiques agricoles en Océanie, ainsi que dans les choix nutritionnels des consommateurs. »