Une protéine sécrétée par un ver parasite offre un espoir contre l’asthme

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Publié le 25/10/2016 à 12:34 - Mise à jour le 25/10/2016 à 12:34

Dans cette étude publiée mercredi dans la revue médicale américaine Science Translational Medicine, une forme recombinée de cette protéine appelée AIP-2 trouvée dans les ankylostomes, des parasites intestinaux, a été testée avec succès.
Les souris traitées avec cette protéine ont montré une suppression étendue des réactions inflammatoires provoquées par des acariens, un allergène qui souvent déclenche l’asthme.
Testée sur des cellules humaines d’asthmatiques en laboratoire, cette protéine a eu les mêmes effets suppresseurs de l’inflammation.
« Ces résultats sont encourageants car ils montrent que nous sommes plus près de la mise au point d’un traitement par un simple comprimé que nous pouvons tester dans des essais cliniques, pas seulement contre l’asthme mais également contre d’autres maladies inflammatoires et auto-immunes », écrivent ces chercheurs de l’Institut australien de santé et de médecine tropicale (AITHM) à l’Université James Cook à Cairn.

Ces travaux s’appuient sur de précédentes études par l’AITHM pour développer des traitements contre la maladie inflammatoire chronique du gros intestin (MICI).
Ces recherches ont aussi consisté en des essais cliniques qui ont permis de montrer l’efficacité d’une infection intestinale expérimentale par des vers ankylostomes comme traitement anti-inflammatoire efficace pour les personnes souffrant de la maladie coeliaque, due à une intolérance au gluten.
« Bien que la maladie inflammatoire de l’intestin (MICI) et l’asthme soient des pathologies très différentes, ils ont en commun une déficience de régulation du système immunitaire qui provoque une réaction inflammatoire excessive », explique la Dr Severine Navarro, une immunologue de l’Université James Cook, une des principaux auteurs de l’étude.
« Pour survivre et rester indétectable dans les intestins humains, le ver parasite régule la réponse immunitaire des personnes qu’ils infectent et c’est ce mécanisme que nous cherchons à exploiter pour combattre les inflammations caractérisant les allergies et les maladies auto-immunes », poursuit la chercheuse.

Les recherches faites précédemment sur la maladie de l’inflammation chronique du gros intestin avaient montré que des protéines produites par les vers ankylostome peuvent transformer des lymphocytes T du système immunitaire qui déclenchent une réaction inflammatoire, en cellules anti-inflammatoires, précisent ces scientifiques.
Ce mécanisme non seulement protège l’intestin contre des réactions inflammatoires excessives mais aussi d’autres organes, dont les voies respiratoires où se produit l’asthme.

Près d’un milliard de personnes dans le monde souffrent d’allergies et de maladies auto-immunes. Ces pathologies représentent par exemple un coût de plus de neuf milliards de dollars par an en soins et manque à gagner en Australie.

AFP

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