Une journaliste arrêtée pour avoir interrogé un réfugié à Nauru

Publié le

Publié le 02/09/2018 à 20:11 - Mise à jour le 02/09/2018 à 20:11

La journaliste interviewait un réfugié devant un restaurant, en bord de route, lorsque la police est arrivée, lui a demandé d’éteindre sa caméra et de montrer son visa. 

Les policiers nauruans l’ont ensuite amenée au commissariat et l’ont interrogée pendant plusieurs heures. Ils ont aussi tenté d’examiner son téléphone portable, mais elle a refusé de le débloquer. Ils l’ont ensuite relâchée, mais ont confisqué son accréditation. Elle ne peut plus couvrir de reportages sur le Forum des Îles du Pacifique, ni même entrer dans le media center, où travaillent tous les journalistes. Elle doit repartir demain pour la Nouvelle-Zélande.

Le Président de la République de Nauru, Baron Waqa, a affirmé que Barbara Dreaver n’avait pas été arrêtée, mais qu’elle avait librement accompagné les policiers pour un interrogatoire, ce qu’elle dément. « Ils m’ont ordonné de partir avec eux » a-t-elle déclaré à TNTV.

La question des réfugiés est très sensible à Nauru, et perturbe un Forum déjà sous tension. Ils seraient près d’un millier, répartis dans des camps, après avoir tenté de rejoindre l’Australie en bateau. Certains sont là depuis cinq ans, la plupart dans des camps financés par l’Australie. Dans les instructions données aux journalistes à leur arrivée, les autorités de Nauru interdisaient toute communication avec les réfugiés. Cette consigne semblait s’être assouplie ces dernier jours, les officiers de communication interdisant simplement de se rendre dans les camps. 

Mais l’arrestation de Barbara Dreaver montre que la question des réfugiés ne peut toujours pas être abordée librement par la presse.
 

Mike Leyral

 

Dernières news