Une ancienne Miss assassinée en pleine rue : l’inquiétude grandit chez les femmes

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Publié le 01/10/2018 à 12:20 - Mise à jour le 01/10/2018 à 12:20

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كَم سَنَةْ .. وأنا التوازنُ بين ما يجب ؟ وأنا التوازنُ بين مَنْ جاءوا ومن ذهبوا وأنا التوازنُ بين من صَمَدوا ومن هربوا وأنا التوازنُ بين ما يَجِب : يجب الذهابُ الى اليسارْ يجب التوغلُ في اليمينْ يجب التمترسُ في الوسطْ يجب الدفاعُ عن الغلطْ يجب التشككُ بالمسارْ يجب الخروجُ من اليقينْ يجب الذي يجب .. يجب انهيارُ الأنظمةْ يجب انتظارُ المحكمةْ وأنا أُحبك .. سوفَ أحتاجُ الحقيقةَ عندما أحتاجُ تصليح الخرائط والخططْ محمود درويش

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Le 27 septembre dernier, c’est en pleine rue que l’influenceuse et mannequin Tara Fares a été atteinte de plusieurs tirs alors qu’elle se trouvait dans sa Porsche blanche décapotable aux fauteuils rouges. Son assassinat a suscité l’émoi dans le pays. Avec ses 2,8 millions de « followers », Tara Fares, ex-Miss Irak, venait d’être classée parmi les personnalités irakiennes les plus influentes en ligne.  Sa célébrité l’avait poussée à quitter aussi souvent que possible sa ville natale de Bagdad, elle, la fille d’un père chrétien converti au chiisme, qui pouvait parler pêle-mêle sur Instagram ou YouTube de son ex-mari violent, d’un hôtel peu accueillant, de son fiancé mort dans un attentat à Istanbul, ou de vêtements de marques avec lesquelles elle était sous contrat. 
De son vivant, à chaque fois qu’elle postait sur les réseaux sociaux un nouveau cliché d’elle -blonde, rousse ou brune, en tenue de pompiste sexy ou de soirée sobrement noire-, une pluie de commentaires, de soutien ou d’insultes, tombait sur elle.

La jeune femme de 22 ans avait imposé son style détonant dans un pays conservateur, déchiré par une quinzaine d’années de violences, confessionnelles à l’époque de la toute-puissance des milices, ou du fait des jihadistes, qui avaient pris le contrôle d’un tiers de l’Irak en 2014 avant d’être défaits fin 2017.

> « S’en prendre à des femmes qui sont des personnalités publiques, c’est tenter de les forcer à se cloîtrer chez elles »

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Deux jours avant Tara Fares, Souad al-Ali, militante et femme d’affaires à Bassora, ville pétrolière du sud récemment secouée par des manifestations meurtrières, était abattue de plusieurs balles alors qu’elle se trouvait elle aussi dans une voiture. La police a ouvert une enquête et accusé son ex-mari, en fuite, de l’avoir assassinée.

Avant elles, deux directrices de centres d’esthétique et de chirurgie plastique parmi les plus en vue de Bagdad ont disparu en août. D’abord Rafif al-Yassiri, surnommée « Barbie » -d’après le nom qu’elle avait donné à son institut-, puis une semaine après, Racha al-Hassan, qui avait ouvert le « Viola Beauty Center ». Toutes deux ont été retrouvées sans vie à leur domicile. Malgré les enquêtes ouvertes, le mystère reste total : crise cardiaque, meurtre, stupéfiants, toutes les pistes restent au cœur des murmures de plus en plus insistants à Bagdad.

> Une série noire inquiétante

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Si les motivations des meurtriers sont loin d’être établies officiellement, pour la directrice d’Amal, une ONG qui milite pour les droits des femmes, cette série noire est inquiétante. « Les groupes armés, les tribus, les gangs criminels… Tous ceux-là ont des postes » jusqu’au sein des autorités et des forces de sécurité, assure à l’AFP Hanae Edwar, dans les locaux de son association à Bagdad.  Ces récentes disparitions sont « un message de menace envoyé aux militantes en particulier, mais aussi à toute la société », poursuit-elle. « S’en prendre à des femmes qui sont des personnalités publiques, c’est tenter de les forcer à se cloîtrer chez elles », martèle-t-elle.
Les forces de sécurité tentent de rassurer et de dissocier les affaires. Mais, ces derniers jours, le Premier ministre Haider al-Abadi a semblé lier les événements survenus à Bagdad et Bassora et a ordonné aux unités d’élite du renseignement de se saisir des enquêtes. Dans un communiqué, il a évoqué « des éléments laissant penser qu’il y a un plan décidé par des parties organisées pour perturber la sécurité, sous prétexte de lutter contre la dépravation ».

> « il y a des gens qui ne veulent pas que l’Irak se développe et que les femmes soient visibles »

Loin d’être rassurée, Safaa Nasser, une styliste témoignant sous un nom d’emprunt, avoue avoir déjà changé ses habitudes. « Ces derniers jours, mes filles et moi sortons moins et je reste loin du milieu de la mode », explique à l’AFP celle qui organisait jusqu’à récemment des défilés, entre autres événements. Selon elle, « il y a des gens qui ne veulent pas que l’Irak se développe et que les femmes soient visibles. Ils veulent nous ramener en arrière ». « Les forces de sécurité doivent faire la lumière sur ce qui se passe, ce sont des actions préméditées et il y a un réseau organisé », assure-t-elle. « Les femmes que je connais se disent que leur tour viendra ». 
Coïncidence ou pas, trois des quatre femmes disparues sont mortes un jeudi.

« À chaque fois ça se répète », note Hawra Walid, 29 ans, rencontrée alors qu’elle faisait du shopping dans un centre commercial de Bagdad. « Maintenant, chaque jeudi, le stress monte », confie-t-elle à l’AFP.

Rédaction web avec AFP

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