Un élève ouvre le feu dans son lycée à Grasse, huit blessés légers

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Publié le 15/03/2017 à 8:55 - Mise à jour le 15/03/2017 à 8:55

Outre les quatre blessés par plomb tous hospitalisés, quatre autres personnes ont été choquées ou blessées lors de bousculades, a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes. 
Le jeune homme, élève du Lycée Alexis de Tocqueville à Grasse, est entré dans l’établissement aux alentours de 12H30, armé d’un fusil à pompe. Il a ouvert le feu sur trois élèves et le proviseur, qui s’est interposé pour faire cesser la fusillade et dont « l’héroïsme » a été salué par les autorités.

Confirmant le bilan de quatre blessés par ces tirs « dont aucun en urgence absolue », la procureure de Grasse Fabienne Atzori a expliqué que les motivations de l’auteur de la fusillade « semblent liées aux mauvaises relations qu’il entretiendrait avec d’autres élèves » de l’établissement. Portant plusieurs armes, « il n’aurait utilisé que le fusil à pompe », a-t-elle ajouté.
« Aucun élément, aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste », a-t-elle encore souligné lors d’une conférence de presse, précisant que le jeune homme a été placé en garde à vue pour  « tentatives d’assassinats », a-t-elle précisé. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice.

Il s’agit « visiblement de l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu », a déclaré sur place la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. « Les investigations qui sont en cours vont déterminer si l’agresseur a bénéficié d’une complicité, si l’agresseur avait des motivations spécifiques pour agir ainsi », a-t-elle indiqué.

Le suspect, inconnu des services de police, paraît avoir agi seul. Le jeune garçon est le fils d’un élu municipal de droite de Grasse, selon un proche du père, qui décrit des parents « très proches » de leurs enfants.
Des armes de poing et des grenades –sans doute des grenades à plâtre– ont été découvertes sur le jeune tireur, sans que leur dangerosité n’ait été évaluée dans l’immédiat, selon la police. Un engin explosif artisanal a été retrouvé dans son sac à dos avant d’être désamorcé dans l’établissement.

Le confinement de tous les établissements scolaires du département, déclenché peu après la fusillade, a été levé dans l’après-midi. Les accès au lycée Tocqueville, un grand lycée général et technologique accueillant plus de 900 élèves sis dans un bâtiment moderne situé dans la périphérie de Grasse, avaient été complètement bloqués et la presse était maintenue à distance. Un hélicoptère survolait régulièrement la zone.

Dans le courant de l’après-midi, vers 17 heures les lycéens quittaient l’établissement, portant tous un bracelet d’identification posé auparavant par les pompiers, la plupart éprouvés, accompagnés de leurs parents, très bouleversés.
Sonia, une mère de 42 ans, sort avec Inès, élève de première, 16 ans et raconte :  « Imaginez, elle m’envoie vers 12h30 un texto : « On va mourir, quelqu’un a un fusil, je t’aime maman. Adieu !+ »
 
Jules, en 1ere S, témoin oculaire de la fusillade, a cru tout d’abord à des « faux pétards puis des balles à blanc » jusqu’à ce qu’il voit le sang couler. Il décrit son lycée comme « déjà supersécurisé ». 

Le lycée Tocqueville, qui offre surtout des filières scientifiques, est considéré localement comme un lycée de bon niveau.
Sur des comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom du suspect, plusieurs photos et vidéos de tuerie comme celle de Columbine aux Etats-Unis –une fusillade survenue dans un lycée du Colorado qui avait fait 15 morts dont ses deux auteurs en 1999–, ou encore une vidéo d’une personne avec un masque de clown monstrueux brandissant un pistolet.
La fusillade a entraîné le déclenchement de l’alerte attentat de l’application pour smartphones SAIP par les autorités : la mention « Alerte attentat » au « Lycée Alexis de Tocqueville » est apparue sur les écrans des téléphones mobiles équipés, avant d’être levée dans l’après-midi.

L’explosion d’une enveloppe piégée au FMI et la fusillade dans le lycée de Grasse conduisent à « justifier l’état d’urgence », qui « durera jusqu’au 15 juillet », a réaffirmé François Hollande dans l’après-midi à son arrivée pour un déplacement en Corrèze.

AFP

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