Tuerie d’Orlando : les homosexuels déterminés à ne pas céder à la peur

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Publié le 12/06/2016 à 6:18 - Mise à jour le 12/06/2016 à 6:18

« Nous devons rester unis, défendre notre mode de vie et ne pas céder », a déclaré à l’AFP Helmut Metzner, 47 ans, militant de la Fédération gay et lesbienne allemande lors d’un rassemblement devant l’ambassade américaine à Berlin.
 
Dans la capitale allemande, mais aussi à Sydney, Bangkok, Tel Aviv ou Paris, des dizaines de personnes ont signé des registres de condoléances, déposé des fleurs et allumé des bougies en mémoire des victimes de la fusillade. 
Des veillées étaient également prévues dans la soirée à Londres et Amsterdam. « Montrons au monde que l’amour sera toujours plus fort que la haine », écrivent les organisateurs néerlandais sur Facebook. 
 
Dans la nuit de samedi à dimanche, 49 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées quand Omar Seddique Mateen, un Américain d’origine afghane âgé de 29 ans, a ouvert le feu à l’intérieur d’une boîte de nuit emblématique de la communauté gay d’Orlando, en Floride. 
L’attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), a suscité le choc chez les homosexuels qui, s’ils sont fréquemment victimes d’attaques meurtrières à travers le monde, n’avaient jamais été visés par une tuerie de cette ampleur. 
 
« Cet événement tragique nous rappelle à quel point notre communauté est en danger, menacée dans son existence même », a regretté l’association israélienne « La Maison ouverte ». 
 
« Ca m’effraie un peu en tant que gay qui travaille dans un bar gay », a confié à l’AFP Saleem Khan, serveur à l’Admiral Duncan », un pub du quartier de Soho à Londres qui avait été visé par une bombe en 1999 (3 morts).  
 
Pas question pour autant de céder à la panique. Une gay pride prévue le 2 juillet à Paris aura bien lieu. « L’annuler serait reconnaître la victoire à ceux qui tentent de nous faire peur », selon une porte-parole de l’Inter LGBT, qui fédère une soixantaine d’associations françaises. Celle du 25 juin à Londres bénéficiera d’un encadrement policier « significatif et visible », a souligné Scotland Yard.


Par « solidarité » envers les homosexuels, de grandes villes connues pour leur tolérance envers les minorités sexuelles ont décidé de pavoiser le drapeau arc-en-ciel, adopté par les lesbiennes, gays, bi et transsexuels (LGBT).
 
La Tour Eiffel devait s’illuminer de ces sept couleurs dans la soirée, tout comme l’ont fait plus tôt l’ambassade américaine à Stockholm, les mairies de Tel Aviv et New York ou le Sydney Harbour Bridge, pont emblématique de la métropole australienne.
 
En France, une minute de silence devait être respectée dans les fan zones de l’Euro-2016 de football lundi à 20H30 (18H30 GMT), avant le match Belgique-Italie.
 
Sous le hastag « #loveislove » de nombreux internautes, illustres ou inconnus, ont fait écho à ces initiatives, publiant des messages « contre l’homophobie », postant des photos de femmes qui s’embrassent ou, comme Madonna, d’hommes enlacés. 
« Orlando prouve qu’on a plus besoin que jamais d’être fier », a twitté le cinéaste canadien Xavier Dolan, ouvertement gay, tandis que le chanteur britannique Boy George s’est dit « inconsolable ».
 
Les réseaux sociaux peinaient toutefois à filtrer les contenus homophobes. « Je viens de lire #jesuisgay… sans moi mon frère », twittait ainsi une jeune femme, tandis que d’autres messages étaient clairement hostiles aux homosexuels.
 
Sans aller jusque-là, les réactions officielles n’étaient pas exemptes d’ambiguïtés. 
De Washington à Moscou en passant par Pékin, le Vatican ou la Ligue arabe, les dirigeants ont condamné à l’unisson un « acte de terreur et de haine », selon les termes du président Barack Obama.
 
Tous, même des pays comme l’Egypte où l’homosexualité est sévèrement réprimée, ont adressé leurs condoléances aux proches des victimes et au peuple américain. Mais nombre ont occulté le caractère homophobe de la tuerie. 
 
En Pologne, le silence de l’exécutif a suscité la déception des militants de la cause gay. « Ils ne savent pas réagir même face à un événement si tragique », a regretté Tomasz Baczkowski, président de la Fondation de l’Egalité.

AFP

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