Trump attaque Clinton tous azimuts pour tenter de sauver sa campagne

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Publié le 08/10/2016 à 16:07 - Mise à jour le 08/10/2016 à 16:07

Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, lâché par nombre de ténors républicains à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 8 novembre, le candidat républicain a opté, lors d’un débat tendu et amer, pour un affrontement très personnel.
 
« Je n’en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains », a-t-il lancé d’emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate, mots crus à l’appui, la façon brutale dont il approche les femmes qu’il désire.
 
« Mais si vous regardez Bill Clinton, c’est bien pire », a-t-il ajouté, affirmant que l’ancien président, qui était présent dans la salle, avait « abusé des femmes ». 
 
En position de force pour succéder à Barack Obama en janvier, la candidate démocrate a matraqué, avec calme, un message : son rival n’a pas les qualités requises pour être président.
 
Le Donald Trump de la vidéo « c’est tout à fait lui », a-t-elle martelé. « Nous l’avons vu insulter des femmes, nous l’avons vu noter les femmes, sur leur apparence, les classer de un à dix », a-t-elle ajouté rappelant que le magnat de l’immobilier s’en était aussi pris « aux immigrés, aux afro-américains, aux latinos, aux handicapés ».
 
Tendu, montrant des signes d’agacement, parfois menaçant dans l’attitude, Donald Trump a sorti, une à une, toutes ses cartouches : affaire de la messagerie privée, drame de Benghazi, gaffe d’Hillary Clinton sur les électeurs « pitoyables ».
 
‘Vous seriez en prison !’-« Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », a-t-il lancé.
 
« Je sais que vous tentez de faire diversion », a répondu l’ancienne secrétaire d’Etat, dénonçant une nouvelle fois son rival pour son refus obstiné de publier sa déclaration d’impôts.
 
« Il vit dans un autre monde », a-t-elle lancé, jugeant « amusant » de voir quelqu’un « qui n’a pas payé d’impôts sur le revenu pendant 20 ans expliquer ce qu’il va faire » sur la fiscalité.
 
La Russie a donné lieu à de vifs échanges, la candidate démocrate s’insurgeant que Moscou essaye d’influencer les élections américaines de novembre en faveur de son rival. Le renseignement américain a pour la première fois vendredi ouvertement accusé la Russie d’interférence dans le processus électoral, via des piratages informatiques.
 
L’ancienne chef de la diplomatie a aussi jugé nécessaire de lancer une enquête sur la Russie pour crimes de guerre en Syrie.
 
Une heure trente avant le début du débat, Donald Trump avait convié quelques journalistes dans un hôtel à Saint-Louis (Missouri) où il était entouré de quatre femmes, dont trois accusent Bill Clinton de les avoir agressées dans les années 1970 et 1990, et Hillary Clinton d’avoir aidé à son mari à les dénigrer.
 
« M. Trump a peut-être dit des choses mauvaises, mais Bill Clinton m’a violée et Hillary Clinton m’a menacée », a dit Juanita Broaddrick, qui clame ses accusations depuis des années, pour des faits remontant selon elle à 1978.
 
Bill Clinton mit fin aux poursuites de Paula Jones, une autre de ces quatre femmes, en 1998 avec le paiement d’une forte somme d’argent. Elle l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans un hôtel en 1991, avant qu’il ne devienne président.
 
Avant même que le scandale de la vidéo de Trump n’explose vendredi, Hillary Clinton avait repris une avance confortable dans les sondages.
 
Elle a reçu l’appui du président Barack Obama, qui a pour la première fois commenté l’affaire dimanche.
 
« L’une des choses les plus perturbantes de cette élection est le langage incroyable du candidat républicain. Je n’ai pas besoin de le répéter, il y a des enfants dans la salle », a déclaré Barack Obama à Chicago.
 
« Avilir les femmes, mais aussi les minorités, les immigrés, les gens d’autres religions, se moquer des handicapés, insulter nos soldats et nos anciens combattants… Il manque tellement de confiance en lui qu’il rabaisse les autres pour se donner de l’importance. Ce n’est pas un trait de caractère que je recommanderais pour le Bureau ovale », a lâché le président américain.
 
Si le débat avait débuté dans un climat d’extrême tension, les deux candidats ne se serrant pas la main en arrivant sur le plateau, il s’est achevé – de manière surprenante – sur une note plus apaisée.
 
« Elle n’abandonne pas, elle ne lâche jamais et je respecte cela, je le dis franchement », a affirmé l’exubérant milliardaire septuagénaire, interrogé sur les qualités de son adversaire.
 
« Je suis en désaccord avec la plupart de ce pour quoi elle se bat mais c’est une combattante », a-t-il conclu, avant, cette fois-ci, d’aller saluer sa rivale.
 

AFP

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