Les nouvelles règles s’appliquent « à compter du lundi 14 novembre prochain », a indiqué la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) dans un communiqué.
Le bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance collégiale, a précisé la « tenue de ville » déjà réclamée auparavant aux élus dans ses « instructions générales ».
La proposition soumise au bureau suggérait simplement de « recommander » veste et cravate pour les hommes, facultatives depuis 2017. Mais un vote mercredi a eu lieu en faveur de « la veste obligatoire » dans l’hémicycle, indique une source parlementaire, malgré l’opposition de la coalition de gauche Nupes. Est aussi « prohibé le port du short et du bermuda », qui était déjà de facto interdit par l’exigence d’une « tenue de ville ».
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Les parlementaires, femmes et hommes, sont priés d’observer « une tenue en accord avec la solennité des lieux », soit « une tenue qui doit rester convenable et non détendue ni, a fortiori, négligée », selon le nouveau règlement. Et la règle vaut aussi pour les personnels et collaborateurs d’élus dans le « périmètre sacré » qui entoure l’hémicycle.
De source parlementaire, une « souplesse » demeure pour les tenues traditionnelles tel le lavalava de Moetai Brotherson qui a fait école, ou la veste bretonne de Paul Molac, toujours autorisés.
Le sujet de la « tenue vestimentaire en séance » a été mis à l’ordre du jour à la demande d’Eric Ciotti (LR), questeur de l’Assemblée.
Déplorant « une forme de relâchement vestimentaire et comportemental d’un nombre de plus en plus important de députés, notamment de LFI », il avait plaidé en juillet pour « une obligation du port de la cravate pour les hommes » auprès de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance).
L’Insoumis Louis Boyard, 22 ans, avait parodié le courrier du questeur, en pointant « une forme d’arrogance vestimentaire et comportementale d’un nombre de plus en plus important de députés, en particulier chez LREM, LR et RN ». Il avait réclamé « l’interdiction des costumes aux prix indécents ».
Le port de la cravate a sérieusement reculé dans le monde du travail et l’Assemblée, lieu pétri de rites et conventions, se met peu à peu à l’unisson.
Déjà en 2017, avec le débarquement des premiers députés insoumis avait débuté une révolution vestimentaire: le bureau de l’Assemblée avait dû acter officiellement le droit pour les députés de siéger sans veste ni cravate.
L’instance vient donc de revenir sur le port de la veste, désormais obligatoire en séance pour les hommes.
« Le bureau de l’Assemblée vient de voter le port de la veste obligatoire pour les députés. Incroyable sens des priorités. Heureusement qu’on n’a pas 10 millions de pauvres dans notre pays », a ironisé le député LFI Damien Maudet sur Twitter.