Tahiti et Rarotonga enfin reconnectées

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La compagnie Air Rarotonga a assuré samedi son premier vol entre les Îles Cook et Tahiti pour conquérir de nouveaux marchés touristiques en Europe et en Amérique du Nord, après presque deux ans d’arrêt des vols en provenance et à destination des Cook.

Publié le 13/08/2022 à 18:28 - Mise à jour le 15/08/2022 à 11:19

La compagnie Air Rarotonga a assuré samedi son premier vol entre les Îles Cook et Tahiti pour conquérir de nouveaux marchés touristiques en Europe et en Amérique du Nord, après presque deux ans d’arrêt des vols en provenance et à destination des Cook.


Les Îles Cook, peuplées de moins de 15 000 habitants, ont repris leurs rotations aériennes en début d’année avec la Nouvelle-Zélande, leur principal marché émetteur : 76% de leurs 172 000 touristes étaient kiwis en 2019. Faute de rotations aériennes en nombre suffisant, les Cook n’ont accueilli que 40 000 visiteurs dans les six premiers mois de l’année et cherchent à diversifier leur clientèle, le tourisme représentant les trois quarts de leurs ressources.

« Avant la pandémie, les touristes venaient d’Auckland, mais aussi de Tahiti, de Los Angeles et de Sydney, mais depuis la reprise ils ne viennent plus que de Nouvelle-Zélande » a expliqué Temaeva MacKenzie, directeur marketing d’Air Rarotonga.

La fermeture du ciel, début 2020, s’est révélée efficace au plan sanitaire : les Cook n’ont déploré qu’un décès lié au Covid-19. Le coup a en revanche été rude pour l’économie, puisque les habitants vivaient presque tous du tourisme, directement ou indirectement.

Des aides publiques importantes ont permis de maintenir la majorité des emplois dans l’hôtellerie, mais beaucoup de prestataires de services, comme les musiciens ou les guides, ont dû quitter l’île pour aller travailler en Nouvelle-Zélande, notamment dans les abattoirs du sud où cette main-d’œuvre est prisée.

Plus difficiles d’accès pour l’hémisphère nord et moins développées que la Polynésie française, les Îles Cook proposent cependant des séjours moins onéreux. Ses habitants sont anglophones, ce qui est un atout face à la Polynésie française, selon le représentant local des petites structures hôtelières, Rohan Ellis.

Mais les Cook veulent être une destination complémentaire de la Polynésie française plutôt que concurrente. Elles misent sur le Island Hopping : ces touristes passent rapidement d’île en île, en ne restant parfois qu’un à trois jours sur place. En proposant deux vols de 26 places par semaine en provenance de Tahiti, les Cook espèrent que les Américains, Canadiens ou Européens choisiront de passer par chez eux en plus des incontournables Tahiti, Bora Bora et Moorea.

« Nos recherches montrent que le marché allemand est le plus intéressé par cette forme de tourisme : avant la pandémie, 40% de nos visiteurs en provenance de Tahiti étaient allemands » a indiqué Karla Eggelton, la directrice de l’Office du Tourisme des Îles Cook.

Selon elle, les touristes de l’hémisphère nord dépensent plus et restent plus longtemps aux Îles Cook que les Néo-Zélandais, qui ont aussi tendance à moins voyager pendant l’été austral, entre novembre et mars. L’enjeu est donc aussi d’attirer les Européens et Américains sous les tropiques pendant leur propre hiver.


Cette liaison aérienne permettra aussi de maintenir les liens culturels et économiques entre la Polynésie française et les Îles Cook. Jusqu’à ce vol, les Tahitiens qui voulaient rendre visite à leur famille à Rarotonga devaient prendre deux avions et passer par la Nouvelle-Zélande. Les Rarotongiens, quant à eux, disent apprécier faire la fête ou du shopping à Tahiti.

En plus du retour des touristes, les Îles Cook misent sur leurs ressources minières. Le premier ministre, Mark Brown, a accordé cette année des permis d’exploration de cinq ans à trois compagnies privées, pour évaluer comment extraire les quelques 12 milliards de tonnes de nodules polymétalliques qui reposent au fond de plus de deux millions de km2 d’espace maritime.

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