Sitôt nommé, un ancien soutien de Zemmour démissionne du cabinet de Sonia Backes

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Brieuc Frogier, un temps représentant d'Eric Zemmour en Nouvelle-Calédonie durant la campagne présidentielle, a démissionné mercredi du cabinet de la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, sa nomination comme conseiller spécial ayant déclenché une vive polémique.

Publié le 07/09/2022 à 10:22 - Mise à jour le 07/09/2022 à 10:23

Brieuc Frogier, un temps représentant d'Eric Zemmour en Nouvelle-Calédonie durant la campagne présidentielle, a démissionné mercredi du cabinet de la secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, sa nomination comme conseiller spécial ayant déclenché une vive polémique.

Dans un communiqué adressé à l’AFP, Brieuc Frogier explique que « plusieurs médias ont pointé du doigt le soutien qu'(il) a apporté, il y a plusieurs mois, et pendant quelques semaines, à Éric Zemmour ».

« Ces accusations placent ma ministre dans une situation inconfortable, ce que je regrette profondément. Parce qu’il est impensable pour moi de parasiter l’action de Sonia Backès dans laquelle j’ai une totale confiance notamment pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, j’ai pris la décision de lui présenter ma démission », a-t-il ajouté.

Brieuc Frogier avait été nommé conseiller spécial de Mme Backès à compter du 1er septembre, selon un arrêté publié mercredi au Journal officiel. Son passé d’ancien soutien d’Eric Zemmour a été révélé le même jour par plusieurs médias.

Désigné en décembre 2021 représentant en Nouvelle-Calédonie du parti « Reconquête » d’Eric Zemmour, Brieuc Frogier avait expliqué qu’il ne se « reconnaissait pas du tout dans la politique menée par Emmanuel Macron en Métropole » et que le candidat d’extrême droite était « le seul à tracer des perspectives d’avenir pour la Calédonie ».

Brieuc Frogier, qui a aujourd’hui rejoint la coalition non-indépendantiste « Ensemble ! » se revendiquant d’Emmanuel Macron, s’était retiré en mars 2022 de la campagne d’Eric Zemmour, à qui il avait toutefois accordé son parrainage.

Proche de Mme Backès, il avait été élu en 2019 conseiller à la province Sud de Nouvelle-Calédonie sur la liste d’union de la droite dirigée par la secrétaire d’Etat, qui assure depuis la présidence de l’exécutif de cette collectivité.

M. Frogier a d’abord été membre du Rassemblement-Les Républicains (déclinaison locale des Républicains), le parti de son père, le sénateur LR Pierre Frogier, signataire de l’accord de Nouméa, avant de prendre ses distances avec cette formation historique de la mouvance non-indépendantiste.

Sa nomination au cabinet de Mme Backès avait été critiquée mercredi par le numéro un du PS, Olivier Faure, qui avait écrit sur Twitter : « Quand les barrières tombent… affolant de voir à quel point le parti présidentiel qui a fait sa fortune sur le front républicain multiplie les mains tendues à l’exd (extrême droite, NDLR) depuis le mois de juin. Quelle conception de la citoyenneté défend-il avec cette nomination ».

Dans un communiqué, SOS Racisme avait demandé à Elisabeth Borne « de mettre un terme à la présence de cet individu au sein du cabinet d’une membre de son gouvernement ».

« Je suis né à Nouméa, au milieu d’une guerre civile. J’avais 7 ans quand le drame d’Ouvéa nous a touchés », a écrit M. Frogier dans son communiqué. En 1988, les accords de Matignon avaient scellé la réconciliation entre loyalistes et indépendantistes après plusieurs années de violences meurtrières dans l’archipel, dont la tragédie de la grotte d’Ouvéa (21 morts).

« Depuis ma naissance, je suis engagé pour construire un territoire où chacun trouve sa place, où deux drapeaux sont fièrement levés, où la République dans sa grande générosité offre à tous une place et une dignité », a-t-il poursuivi dans ce texte réaffirmant son « soutien à Emmanuel Macron dans son action en particulier sur le dossier calédonien ».

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