« On dit ‘non pas maintenant’ (à l’indépendance, NDLR) car nous n’avons pas actuellement la capacité d’assumer nos souverainetés », a déclaré lors d’une conférence de presse Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil Océanien (EO) et élu territorial.
Il a cité à l’appui la crise sanitaire du Covid-19 qui a conduit la Nouvelle-Calédonie à contracter un premier prêt de 240 millions d’euros en 2020, puis à en solliciter un autre de 208 millions, tandis qu’elle a bénéficié de 125 millions d’euros de subventions, de 400 000 doses de vaccin et de l’aide de la réserve sanitaire de métropole.
L’EO, émanation de l’importante communauté wallisienne et futunienne du Caillou, a jugé toute campagne « impossible », en raison du contexte sanitaire et de la décision des indépendantistes kanak de ne pas participer au vote, invoquant la violence de l’épidémie, qui a fait 272 morts depuis début septembre.
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« Ce scrutin ne sera pas juridiquement contestable mais ce sera un non-sens politique. Son résultat ne pourra pas être pris en compte pour la suite du processus », a estimé M.Tukumuli dont le parti, avec trois élus sur 54 au Congrès (assemblée délibérante), a la capacité de faire basculer les majorités dans le camp loyaliste ou indépendantiste.
Au-delà du référendum -qui est le troisième et dernier de l’accord de Nouméa (1998)- l’Éveil Océanien a affirmé que « l’important est le jour d’après » : » la France, qui est un grand frère, doit revoir ses relations avec la Nouvelle-Calédonie, dans une démarche pragmatique », a-t-il préconisé.
En juin à Paris, les acteurs calédoniens avaient décidé avec l’État qu’après le 12 décembre s’ouvrirait « une période de stabilité et de convergence » avant un « référendum de projet » d’ici juin 2023. « Nous encourageons les indépendantistes à venir à la table des discussions car rien dans ce pays ne pourra se faire sans eux », ont en outre exhorté les dirigeants de l’EO.
Deux précédents référendums ont eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des suffrages.