Prêtre égorgé: Montluçon ne veut pas accueillir la dépouille d’un des tueurs

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Publié le 07/08/2016 à 8:11 - Mise à jour le 07/08/2016 à 8:11

« Ma décision est très simple. Il y a quatre points pour être inhumé dans une commune: être décédé dans cette commune, y résider, y posséder un caveau familial ou être inscrit sur les listes électorales. Aucun des quatre points n’est établi. Donc moi, j’applique les lois de la République », a déclaré lundi le maire à l’AFP, confirmant de précédentes déclarations en ce sens au quotidien régional La Montagne.
 
« Il n’y a pas de parti pris par rapport à une quelconque émotion » de la population. « Appliquer la loi est la meilleure solution pour l’éviter », a-t-il ajouté.
 
La mère du jeune homme, résidente d’Aix-les-Bains (Savoie), avait exprimé vendredi dans le quotidien régional Le Dauphiné Libéré le désir que son fils soit inhumé dans cette commune dans laquelle ils avaient vécu de 2008 à 2012 et dans laquelle elle compte retourner s’installer.
 
« La famille est venue prendre des renseignements mais il n’y a eu pour l’instant aucune demande officielle d’inhumation », précise la mairie de Montluçon.
 
Abdel Malik Petitjean, né à Saint-Dié-des-Vosges dans les Vosges le 14 novembre 1996, a grandi dans l’est de la France avant de déménager à Montluçon (Allier) puis à Seynod (Haute-Savoie) et enfin à Aix-les-Bains.
 
Le maire UDI de Saint-Dié-des-Vosges, David Valence, a d’ailleurs annoncé qu’il n’entendait pas non plus permettre l’inhumation de M. Petitjean dans sa commune.
 
« La municipalité de Saint-Dié-des-Vosges n’a pas été saisie pour le moment d’une telle demande. Mais elle partage la position des élus de Montluçon », écrit-il dans un communiqué. « Il nous semble évident que l’inhumation d’un terroriste doit s’effectuer dans des conditions maximales de sécurité et de discrétion. En aucun cas nous n’autoriserons donc une telle inhumation sur le territoire de notre commune, si la question venait à se poser ».
 
Ce jeune homme de 19 ans est l’auteur, avec Adel Kermiche, de l’attaque d’une église à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet au cours de laquelle le prêtre Jacques Hamel a été égorgé, un assassinat inédit dans un lieu de culte en France revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
 
Sa radicalisation avait été récemment signalée: une fiche « S » à son nom avait été établie le 29 juin, moins d’un mois avant son attaque jihadiste, pour avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie.

AFP

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