Présidentielle : le candidat Macron promet baisses d’impôts et plein emploi en France

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Le président-candidat Emmanuel Macron a promis jeudi 15 milliards d'euros de baisse d'impôts et le "plein emploi" d'ici cinq ans pour rendre la France "plus indépendante" dans une "nouvelle époque marquée par le retour des crises et de la guerre".

Publié le 17/03/2022 à 11:04 - Mise à jour le 17/03/2022 à 11:04

Le président-candidat Emmanuel Macron a promis jeudi 15 milliards d'euros de baisse d'impôts et le "plein emploi" d'ici cinq ans pour rendre la France "plus indépendante" dans une "nouvelle époque marquée par le retour des crises et de la guerre".

Lors d’une longue conférence de presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) devant 320 journalistes, le président sortant a mis en avant son « expérience » pour « mieux nous protéger face à ces crises et les préparer tous ensemble », faisant à plusieurs reprises référence à la guerre en Ukraine et à la pandémie de Covid-19.

À 24 jours du premier tour, le grand favori de la présidentielle a dénoncé les projets d’autres candidats qui mettent en avant « le repli, le retour à une forme de nostalgie, parfois d’ailleurs la nostalgie de ce qui n’a jamais été »

Une allusion à ses rivaux d’extrême droite Marine Le Pen (RN), donnée dans les sondages en deuxième position, et Éric Zemmour (Reconquête!).

Le candidat Macron a évalué le coût de son programme à 50 milliards d’euros par an et promis 15 milliards par an de baisses d’impôts, pour moitié bénéficiant aux ménages, pour moitié aux entreprises.

Ces dépenses, en particulier pour l’éducation, la santé et l’autonomie, seront financées notamment par des économies réalisées grâce à la réforme des allocations-chômage et à celle des retraites, avec le report de l’âge de départ à 65 ans, qu’il veut faire présenter au Parlement dès la fin de l’été, sans procéder par ordonnances.

« Travailler plus »

Mais aussi le retour au plein emploi qui permettra un gain de 15 milliards, a assuré le candidat Macron qui prévoit d’atteindre cet objectif dans les cinq ans, grâce à des réformes « favorisant le retour à l’emploi » des chômeurs. « Nous devons travailler plus », a-t-il insisté.

Emmanuel Macron a proposé une transformation de Pôle Emploi rebaptisé « France Travail » ainsi qu’une réforme du RSA pour le conditionner à « l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine » à une activité facilitant l’insertion professionnelle.

En parallèle, il souhaite un versement des aides sociales « à la source », de manière automatique, ce qui selon lui bénéficierait aux « 20 millions de Français » qui touchent le RSA (565 euros par mois pour une personne seule), la prime d’activité, des aides au logement ou des allocations familiales.

Concernant les droits de succession, le candidat Macron a annoncé vouloir augmenter l’abattement en ligne directe, soit d’un parent vers son enfant, de 100 000 à 150 000 euros. Il propose aussi de revoir l’abattement en ligne indirecte.

L’école et la santé seraient « deux chantiers majeurs », a-t-il aussi souligné en promettant une « nouvelle méthode » basée sur « une large concertation ».

« Il faudra poursuivre de manière significative l’augmentation des rémunérations », qui sera liée à « la définition de nouvelles missions », a-t-il insisté, en entendant donner « plus de liberté pour les établissements » afin de « valoriser l’expertise de terrain ».

Sur l’immigration, il a souhaité mettre en place des procédures d’éloignement plus rapide et effective, le refus d’asile valant obligation de quitter le territoire français. Il veut encore durcir la politique de visas si les États ne coopèrent pas « avec une politique de retour ».

Pacte armée-nation refondée

Tirant les leçons de la guerre en Ukraine, le président-candidat a plaidé pour une « refondation du pacte » entre « l’armée et la nation » en intensifiant les investissements « pour pouvoir affronter une guerre de haute intensité, qui peut « revenir sur notre continent ».

Il a notamment évoqué « la généralisation du service national universel » ainsi que « l’augmentation des réservistes qui seront doublés ».

Sur le plan sociétal, il a évoqué une « convention citoyenne » pour trancher le débat sur la fin de vie.

Le président-candidat est également revenu sur son exercice du pouvoir, admettant avoir « sans doute commis des maladresse » mais « vraisemblablement appris ». Et aujourd’hui, il a affirmé être « sans doute pas le même ».

Un bilan « boulet »

Les réactions n’ont pas tardé.

« Emmanuel Macron reste dans le déni sur l’autorité, le pouvoir d’achat et la dette. Sur le reste : beaucoup de contrefaçons ! Mais qui peut croire que Macron candidat aura le courage de faire le contraire de Macron Président ? Son bilan, c’est son boulet », a tweeté la candidate LR Valérie Pécresse.

« Emmanuel Macron vient d’avouer que Valérie Pécresse était bien la candidate cachée du macronisme », a de son côté tweeté Éric Zemmour.

« Il avait déjà promis de revivifier la démocratie, il n’a tenu aucune de ses promesses dans ce domaine », a dénoncé Marine Le Pen. 

À gauche, les critiques ont essentiellement porté sur le volet social. Pour le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon (LFI), « le projet Macron, c’est la maltraitance sociale généralisée. Et la destruction des services publics fondamentaux. Une politique datée des années folles du libéralisme ».

« Macron promet cinq ans de malheur en plus pour le monde du travail. Cinq ans de réformes anti-populaires. Cinq ans de services publics encore plus dégradés » a renchéri le communiste Fabien Roussel.

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