Poursuites dans le cadre de l’éruption volcanique mortelle en Nouvelle-Zélande

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Dix sociétés et trois personnes ont été inculpées lundi pour avoir manqué à leurs obligations en matière de sécurité lors de l'éruption en 2019 du volcan de White Island en Nouvelle-Zélande qui avait fait 22 morts.

Publié le 30/11/2020 à 9:34 - Mise à jour le 30/11/2020 à 9:34

Dix sociétés et trois personnes ont été inculpées lundi pour avoir manqué à leurs obligations en matière de sécurité lors de l'éruption en 2019 du volcan de White Island en Nouvelle-Zélande qui avait fait 22 morts.

WorkSafe, l’agence veillant au respect des normes de sécurité au travail, a examiné les raisons pour lesquelles 47 personnes, principalement des touristes australiens, se trouvaient sur l’île volcanique le 9 décembre 2019 lorsque l’éruption est intervenue.

Le niveau d’alerte du volcan avait été relevé quelques semaines plus tôt et le directeur de WorkSafe, Phil Parkes, a affirmé qu’une enquête a permis de déterminer que ces inculpations étaient justifiées.

« Cet événement profondément tragique était inattendu, mais cela ne signifie pas qu’il était imprévisible », a-t-il déclaré à la presse.

« Les victimes, des employés ou des visiteurs, espéraient toutes se rendre sur l’île en sachant que les organisations concernées avaient fait le nécessaire pour veiller à leur santé et leur sécurité », selon M. Parkes.

L’affaire sera examinée le 15 décembre par un tribunal.

Deux tour-opérateurs ont indiqué à des médias avoir été inculpés. 

La Première ministre Jacinda Ardern a annoncé que deux services publics sont également poursuivis : GNS Science, un institut chargé de surveiller l’activité volcanique, et l’Agence nationale de gestion des catastrophes.

« Ce n’est pas un processus simple, mais c’est le rôle de WorkSafe de s’assurer que s’il y a des questions auxquelles il faut répondre, il s’en occupe », a-t-elle déclaré.

Les poursuites engagées par WorkSafe ne peuvent pas conduire les personnes qui ont emmené les touristes sur l’île en prison mais elles peuvent être condamnées à de lourdes amendes.

Selon M. Parkes, les sociétés poursuivies sont passibles d’amendes allant jusqu’à 1,5 million de dollars néo-zélandais (105 millions de Fcfp) et à 21 millions de Fcfp pour les personnes physiques.  

Il s’agit de l’enquête la plus vaste et la plus complexe jamais menée par son agence, a-t-il affirmé.

Une autre enquête est en cours, menée par un médecin légiste, qui doit permettre de déterminer si une action pénale doit être entreprise.

Ses conclusions ne seront cependant pas connues tant que les dossiers gérés par Worksafe n’auront pas abouti.

« L’enquête du médecin légiste sur les personnes décédées lors de l’éruption du volcan de White Island restera en suspens le temps du processus judiciaire engagé par les autres services », a déclaré un porte-parole du médecin légiste.

Les excursions sur White Island étaient présentées aux touristes comme une occasion de se rendre sur un volcan en activité.

Mais de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une réglementation pas suffisamment stricte.

Depuis la catastrophe, les touristes n’ont pas été autorisés à se rendre sur l’île et M. Parkes a prévenu que l’ensemble du secteur touristique d’aventure est désormais sous étroite surveillance. 

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