Depuis la fin 2017, l’absorption volontaire ou involontaire de GBL (gamma-butyrolactone), un solvant détourné en drogue, cousine du GHB surnommé « la drogue du violeur », a causé dix comas chez des jeunes âgés de 19 à 25 ans dans des établissements de nuit parisiens, selon des données de la préfecture de police.
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Le 10 mars, au « Petit Bain », un établissement du 13e arrondissement, la soirée a même viré au drame lorsque deux jeunes sont tombés dans le coma après avoir ingéré des liquides dans des bouteilles ne leur appartenant pas. Après plusieurs semaines d’hospitalisation, l’un d’eux est récemment décédé.
Signe de la fermeté des autorités, six établissements abritant des trafics de stupéfiants ont fait l’objet depuis le début de l’année d’une fermeture administrative, soit le même total que sur l’ensemble de l’année 2017. Trois autres procédures sont en cours, a détaillé le préfet de police de Paris.
Face à la recrudescence des incidents dramatiques mais aussi de ces fermetures, les professionnels de la nuit réunis dans le Collectif Action Nuit avaient demandé « de l’aide » aux pouvoirs publics « face à une situation que nous ne pouvons gérer seuls », selon un communiqué diffusé le 22 mars.
Saluant « l’esprit de responsabilité » des acteurs de la nuit parisienne, le préfet de police s’est engagé lundi, à explorer les pistes juridiques destinées à « limiter la vente de ces produits ou leur accès facile, notamment par internet ».
Il souhaite également, d’ici l’été, bâtir un « plan d’action partenariale » avec les professionnels, demandeurs « de formation, de sensibilisation et de bonnes pratiques », et plus largement sensibiliser le grand public aux dangers de la GBL.
A cet égard, le préfet a relevé que les comas causés par le GBL ne se limitent pas aux lieux festifs mais débordent aussi dans la sphère privée.
« On est sur un rythme de 50 à 100 comas par an » à l’échelle des hôpitaux de Paris. « C’est une évolution inquiétante, il y a deux ou trois ans, c’était 10 », a souligné Michel Delpuech.