Paris : une fusillade fait un mort et un blessé

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Un tireur a tué froidement un homme et blessé par balle une agente de sécurité, lundi en plein jour devant un hôpital parisien. Il a réussi à s'enfuir après ce qui s'apparente à un règlement de comptes, selon les premiers éléments de l'enquête.

Publié le 12/04/2021 à 9:41 - Mise à jour le 12/04/2021 à 9:41

Un tireur a tué froidement un homme et blessé par balle une agente de sécurité, lundi en plein jour devant un hôpital parisien. Il a réussi à s'enfuir après ce qui s'apparente à un règlement de comptes, selon les premiers éléments de l'enquête.

Dans le XVIe arrondissement de la capitale, les coups de feu ont été tirés devant l’hôpital gériatrique Henry-Dunant, un établissement privé administré par la Croix-Rouge française, où est actuellement installé un centre de vaccination contre le Covid-19. 

Le tireur a pris la fuite sur un deux-roues. « C’est un probable règlement de comptes », a expliqué une source proche de l’enquête à l’AFP. 

La victime, née en 1987, « est très connue, notamment pour meurtre en bande organisée, trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs », a ajouté une source proche du dossier, qui confirme que la thèse d’une exécution préméditée est privilégiée.

« Il ressort des premières investigations que l’homme décédé« , « défavorablement connu par la justice », « était visé par l’auteur des coups de feu », a confirmé le parquet de Paris, qui a ouvert une enquête pour assassinat, tentative d’assassinat et association de malfaiteurs, confiée à la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire.

« Ca ressemblait vraiment à une exécution de mafieux, comme dans un film », raconte à l’AFP Arnaud, patron d’un café situé juste en face de l’hôpital, souhaitant rester anonyme.

Un tueur « stoïque »

Quand il entend les coups de feu, Arnaud s’affaire dans son bar. « Quand je me suis retourné, j’ai vu un gars en capuche tirer deux ou trois fois sur la victime, vers la tête ou le haut du corps, alors qu’elle était déjà au sol, pour le finir. Et puis il est parti calmement, sans aucun stress ».

Quelques minutes plus tôt, le trentenaire abattu en pleine rue avait commandé un café à emporter au commerçant. « C’est irréel, j’ai encore du mal à y croire », souffle le cafetier, dans ce quartier cossu de la capitale.

Le cuisinier de l’établissement, Aboubakar Fofana, dit avoir vu le tireur « monter sur un scooter X-Max gris qui l’attendait » un peu plus loin. « Le conducteur était un peu gros alors que le tireur était plutôt grand et sportif. Tout du long, il a marché tranquillement, il était complètement stoïque, comme s’il venait d’acheter un café et que tout était normal », assure ce trentenaire à l’AFP.

Une « Balle perdue »

La gardienne d’un immeuble voisin rapporte aussi anonymement avoir « entendu six grands coups de feu vers 13h30 » pendant son déjeuner. 

« Je suis sortie immédiatement et j’ai vu un jeune homme noir au sol, face contre terre devant l’hôpital. Il était déjà mort », a-t-elle raconté à l’AFP. « Les gens criaient, criaient car il y avait une femme de la sécurité qui était blessée », a ajouté cette quadragénaire.

L’agente de sécurité, « gravement blessée », avait été « prise en charge rapidement par le Samu », après une première intervention du personnel de l’hôpital, a expliqué la Croix-Rouge dans un communiqué.

Elle « est hospitalisée dans un état grave » et « son pronostic vital est toujours engagé à cette heure », a indiqué le parquet lundi soir.

L’agente de sécurité n’était a priori pas visée et « a plutôt été victime d’une balle perdue », a déclaré à la presse le maire du XVIe arrondissement Francis Szpiner. 

L’édile a confirmé qu’il s’agit « vraisemblablement d’un règlement de comptes »: « le nombre de douilles relevées me laisse à penser que c’est plutôt prémédité », a-t-il dit. 

Le maire a voulu rassurer la population: « il ne s’agit pas d’un attentat terroriste, il ne s’agit pas d’un attentat contre le centre de vaccination ». 

La Croix-Rouge a mis en place « une cellule de soutien psychologique » pour tous les personnels concernés et assure que « la vaccination et les activités de l’hôpital gériatrique peuvent se poursuivre ». 

Lundi après-midi, seuls les patients figurant sur une liste prioritaire pouvait entrer, les autres étaient invités à revenir mardi ou mercredi, a constaté un journaliste de l’AFP.

« On a encore beaucoup de personnes choquées à l’intérieur », a confié un employé.

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