Outre-mer : l’autonomie énergétique en 2030 sera « difficilement atteignable », estime le Cese

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L'autonomie énergétique des territoires ultramarins dès 2030, objectif fixé par la loi, sera "difficilement atteignable", a estimé mardi le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui souligne la nécessité de "territorialiser" la politique énergétique des outre-mer et de l'adapter aux enjeux locaux.

Publié le 12/03/2024 à 11:01 - Mise à jour le 12/03/2024 à 11:01

L'autonomie énergétique des territoires ultramarins dès 2030, objectif fixé par la loi, sera "difficilement atteignable", a estimé mardi le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui souligne la nécessité de "territorialiser" la politique énergétique des outre-mer et de l'adapter aux enjeux locaux.

La loi sur la transition énergétique votée en 2015 a fixé l’autonomie énergétique comme l’objectif à atteindre en 2030 dans les régions ultramarines.

Or, selon l’avis du Cese présenté lors de son assemblée plénière, « il apparaît clairement que ces objectifs seront difficilement atteignables ou non atteints selon les territoires ».

En revanche, « l’objectif de mix électrique décarboné en 2030 paraît réaliste, à condition d’engager une forte mobilisation, tant de l’État que des collectivités territoriales », ajoute le Conseil.

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Ces deux objectifs -transition et autonomie énergétique- « doivent être pris ensemble et de manière complémentaire » et présente quinze recommandations, poursuit l’institution.

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Selon le Cese, qui salue les transitions énergétiques « résolument orientées vers la décarbonation » des territoires ultramarins, « les Outre-mer dépendent encore en grande majorité de centrales thermiques fonctionnant au charbon et au fioul », à l’exception de la Guyane dont plus de 70% du mix électrique est déjà composé d’énergies renouvelables.

La transition énergétique s’appuiera d’abord sur la conversion de ces centrales « aux sources d’énergies renouvelables que sont la biomasse et le biocarburant », appuie le Conseil.

Mais, poursuit-il, l’autonomie énergétique passera à l’horizon 2050 par la valorisation d’énergies renouvelables produites localement alors que l’usage de biomasse, majoritairement importée de l’Hexagone, est critiqué par les associations environnementales.

Parmi ses recommandations, le Cese préconise aux Collectivités territoriales et à l’État de publier, pour chaque territoire ultramarin, une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) assortie d’objectifs à dix, quinze ou vingt ans et d’y associer la population pour faire de la transition énergétique « un sujet de participation citoyenne ».

Pour faire face à la précarité énergétique de nombreux ultramarins, le Cese préconise également de mettre à disposition « des chèques dédiés à l’énergie pour les foyers les plus modestes » et d’entamer une politique de « rénovation énergétique du logement social ». 

Il recommande aussi d’utiliser les possibilités d’exemption prévues par le Zéro artificialisation nette (ZAN) pour les installations de production énergétique décarbonée, et de créer un fonds d’investissement « Energies vertes » pour les outre-mer.

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