Nouvelle-Zélande : donnez l’accès à votre téléphone aux douaniers ou payez 339 000 Fcfp

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Publié le 02/10/2018 à 12:34 - Mise à jour le 02/10/2018 à 12:34

Des groupes de défense des droits ont dénoncé une nouvelle loi néo-zélandaise en vertu de laquelle les voyageurs peuvent se voir imposer des amendes de plusieurs milliers de dollars s’ils refusent aux autorités des frontières d’accéder à leur téléphone, rapporte CNN. En vertu du Customs and Excise Act 2018 (Loi 2018 sur les douanes et l’accise), entré en vigueur cette semaine, les agents de douanes pourront demander aux voyageurs de déverrouiller tout appareil électronique afin qu’il puisse être perquisitionné. Toute personne qui refuse peut encourir des poursuites et une amende pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars NZ, soit un peu plus de 339 000 Fcfp. Les fonctionnaires peuvent également conserver les appareils et éventuellement les confisquer aux voyageurs qui refusent de permettre une fouille à la frontière.

​> « C’est exactement ce que les douanes ont toujours souhaité »

Le Conseil des libertés civiles de Nouvelle-Zélande a décrit la nouvelle loi comme une « grave atteinte à la vie privée de la personne à qui appartient l’appareil et les personnes avec lesquelles elle a communiqué ». « Les smartphones modernes contiennent une grande quantité d’informations privées extrêmement sensibles, notamment des courriers électroniques, des lettres, des dossiers médicaux, des photos personnelles et très personnelles », a déclaré le président du groupe, Thomas Beagle, dans un communiqué. « En réalité, cette loi donne aux douanes le pouvoir de prendre et de forcer le déverrouillage des smartphones des gens sans justification ni appel, et c’est exactement ce que les douanes ont toujours souhaité. »

> ​Le premier pays à imposer une amende

La Privacy Foundation New Zealand a déclaré que ses membres avaient fait part de leur préoccupation au gouvernement lors du processus de consultation concernant la conservation des mots de passe par les agents des services frontaliers et les garanties relatives à la fouille des appareils. Une porte-parole des douanes néo-zélandaises a déclaré que la modification de la loi était nécessaire car « le passage des systèmes papier aux systèmes électroniques a eu pour conséquence que la majorité des documents interdits sont désormais stockés électroniquement ».
Bien que la loi autorise les agents des douanes de plusieurs pays à fouiller les voyageurs, la Nouvelle-Zélande est le premier pays à imposer une amende aux personnes refusant de lui fournir des mots de passe ou codes d’identification personnels. La porte-parole des douanes néo-zélandaises a déclaré que le nombre d’appareils électroniques examinés était « très faible ». Elle a ajouté que sur les 14 millions de voyageurs évalués et traités en 2017, « seuls 537 appareils ont été examinés ».

Rédaction web 

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