Frappée depuis le 6 septembre par une virulente épidémie de coronavirus, qui a fait jusqu’alors 252 morts, la Nouvelle-Calédonie avait voté quelques jours auparavant, le 3 septembre, en faveur de la vaccination obligatoire pour des secteurs dits sensibles (santé, transports, forces de l’ordre, médias…) au 31 octobre et pour toute la population au 31 décembre.
Le pass sanitaire a été mis en place le 11 octobre, permettant une adaptation du confinement, qui reste en vigueur le week-end jusqu’à fin octobre.
Dans son discours d’ouverture, le président du gouvernement collégial, Louis Mapou, a reconnu que « ces deux outils divisent ». Manifestations, blocages et préavis de grève émaillent la grogne portée par plusieurs syndicats et associations antivax mais également par certains responsables coutumiers kanak, notamment dans la province des îles Loyauté.
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« La date fatidique du 31 octobre pose à l’évidence des difficultés (…). L’application de la délibération génère des tensions au sein des entreprises au point de mettre en cause la cohésion interne », a déclaré le chef de l’exécutif collégial alors qu’une centaine de personnes opposées aux mesures sanitaires s’étaient rassemblées devant le bâtiment où se tenait la table ronde. Un journaliste de Nouvelle-Calédonie la 1ére a été « violemment frappé au visage » samedi par l’un de ces manifestants antivax dont la plupart refusaient de parler aux médias, alors qu’il faisait des images, a indiqué France Télévisions dans un communiqué. La direction de Nouvelle-Calédonie la 1ére et France Télévisions ont « condamné cet acte lâche et violent » et déposé plainte.
Au terme d’une matinée d’échange, les participants de cette table ronde ont décidé qu’une proposition de loi serait déposée au Congrès (assemblée délibérante) lundi, au nom de tous les groupes politiques, pour demander un report de l’obligation vaccinale des secteurs sensibles au 31 décembre. « Il y a aussi un consensus sur l’élargissement du pass sanitaire (…) et il va y avoir un travail sur le recentrage des secteurs concernés par l’obligation vaccinale et sur l’obligation vaccinale généralisée », a déclaré Christopher Gygès, membre du gouvernement.
Actuellement, 55,2% de la population totale de Nouvelle-Calédonie dispose d’un schéma vaccinal complet. Le taux d’incidence est en repli, ainsi que la pression hospitalière mais les autorités craignent un rebond. « Nous sommes dans un entre-deux dangereux », a prévenu Louis Mapou.