« Voilà 25 jours que nous n’avons plus aucun cas de coronavirus (…). Si cela se confirme jusqu’à dimanche, il y aura, selon nos experts, 99,3% de probabilité que le virus ne circule pas en Nouvelle-Calédonie », a déclaré à des journalistes le président du gouvernement, Thierry Santa.
Seuls 18 cas de la maladie, dont 17 guéris, ont été recensés dans l’archipel (270 000 habitants) où 4 610 tests ont été pratiqués.
Confiné du 24 mars au 20 avril, le territoire avait dans un premier temps adapté le dispositif pour deux semaines jusqu’au 3 mai, avec notamment dans la province Sud, où se trouve Nouméa, et celle des îles Loyauté, une rentrée scolaire en effectifs réduits. La grande majorité des commerces, services et entreprises, restaurants inclus, ont repris.
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Mercredi, M. Santa a annoncé que « pour les six prochaines semaines, le principe général prévoit que toutes les activités et manifestations sont à nouveau autorisées, dès lors que les gestes barrière sont respectés ».
Les salles de spectacle, les salles de jeu, le trafic maritime et aérien à pleine capacité sont aussi autorisés mais le port du masque y est obligatoire.
En revanche, « les compétitions sportives, les grandes manifestations culturelles et communales » restent proscrites. De même, boîtes de nuit et « nakamals », où l’on sert un breuvage traditionnel océanien, garderont portes closes. Les bars vont pouvoir rouvrir mais à condition de servir « à table ».
Les établissements scolaires, où le port du masque est autorisé mais pas obligatoire, reprennent avec des effectifs complets, ne permettant plus de respecter la distanciation sociale. « Sens de circulation, lavage des mains, protocoles de nettoyage » restent eux de mise, a indiqué le gouvernement.
Le trafic aérien demeure pour sa part restreint au rapatriement des résidents, qui sont confinés deux semaines dans des hôtels réquisitionnés, puis une semaine à leur domicile. « À la fin de ces rapatriements, on maintiendra un lien minimum, notamment avec la Métropole pour les rotations de personnels de santé, de militaires ou les besoins des entreprises, mais toujours dans le respect du protocole de confinement », a également déclaré le chef de l’exécutif.
Le référendum du 6 septembre se prépare malgré le coronavirus
Les préparatifs électoraux sont en cours en Nouvelle-Calédonie, en vue du référendum sur l’indépendance maintenu au 6 septembre, en dépit de la pandémie de coronavirus, a-t-on appris auprès de l’État.
« On est dans la logique d’un scrutin, qui se déroule le 6 septembre. On y travaille », a déclaré à l’AFP, Laurent Cabrera, secrétaire général du Haut-commissariat de la République.
À la mi-avril, la ministre des Outremers, Annick Girardin, avait déjà annoncé le maintien de la date prévue.
À l’issue d’une suspension d’un mois, due au confinement de l’archipel entre le 24 mars et le 20 avril, les Commissions administratives spéciales (CAS) viennent de reprendre la mise à jour des corps électoraux pour les élections provinciales et pour le référendum, comme cela se fait chaque année.
Des conditions strictes encadrent le droit de vote au scrutin sur l’indépendance, parmi lesquelles une résidence continue depuis décembre 1994.
« Les magistrats et les experts de l’ONU (membres de ces CAS, ndlr), soit une vingtaine de personnes, sont arrivés en février et ils ont accepté de rester jusqu’au 4 juillet », a déclaré M.Cabrera.
Un premier référendum sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie a eu lieu le 4 novembre 2018 et a été remporté par les partisans du non à l’indépendance (56,7%). Conformément à l’Accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation de l’archipel, un deuxième référendum a été décidé et un troisième sera encore possible, si le « non » l’emporte à nouveau.
La venue pour le scrutin de quelque 250 délégués pour veiller à son bon déroulement, comme en 2018, s’avère toutefois plus « compliquée », compte tenu de l’isolement de 21 jours imposé par le gouvernement local à tout arrivant sur le sol calédonien, à cause du coronavirus. Une mission d’experts de l’ONU sera par ailleurs présente le 6 septembre.
Dans les prochaines semaines, Paris devrait en outre consulter pour la seconde fois les élus locaux sur le décret de convocation des électeurs au référendum.
Début mars, le débat avait été ajourné après avoir provoqué la colère des indépendantistes car le texte, dérogeant au code électoral et contrairement au scrutin de 2018, octroyait aux loyalistes le droit d’utiliser le drapeau bleu-blanc-rouge, pendant la campagne officielle.