Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes unis pour discuter de « l’accession à la pleine souveraineté »

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Le FLNKS et plusieurs autres partis nationalistes de Nouvelle-Calédonie se sont accordés dimanche pour ne discuter avec l'État que de "l'accession à la pleine souveraineté", après la victoire du non au référendum sur l'indépendance de décembre qu'ils ont boycotté.

Publié le 08/05/2022 à 10:03 - Mise à jour le 08/05/2022 à 10:03

Le FLNKS et plusieurs autres partis nationalistes de Nouvelle-Calédonie se sont accordés dimanche pour ne discuter avec l'État que de "l'accession à la pleine souveraineté", après la victoire du non au référendum sur l'indépendance de décembre qu'ils ont boycotté.

« Les discussions devront être centrées sur l’accession du pays à la pleine souveraineté, à l’occasion de bilatérales avec l’État », a déclaré à la presse le porte-parole du FLNKS, Wassissi Konyi, à l’issue d’un congrès. « Elles porteront sur les compétences régaliennes (monnaie, justice, diplomatie, défense et ordre public) », a-t-il ajouté.

La coalition indépendantiste de Nouvelle-Calédonie était réunie en congrès samedi dans la tribu de Ndé, en périphérie de Nouméa, avant un « congrès populaire » ouvert dimanche à cinq autres formations nationalistes.

Le FLNKS est régulièrement confronté à des divisions entre ses deux principales composantes, l’Union calédonienne et le Parti de libération kanak (Palika). « On a défini l’unité comme la boussole qui doit guider le mouvement indépendantiste. Cela répond aux aspirations de nos bases face aux enjeux qui sont devant nous: la sortie de l’accord de Nouméa (1998) et l’accès à la pleine souveraineté », a affirmé André Forrest, président de l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités).

C’est la première fois que les indépendantistes se réunissaient sous ce format depuis la réélection d’Emmanuel Macron et depuis le troisième et dernier référendum de l’accord de Nouméa, le 12 décembre 2021. Ils avaient refusé d’y participer après en avoir, en vain, demandé le report à cause de la crise sanitaire du Covid-19. Un nouveau statut doit maintenant être négocié avec les non-indépendantistes et l’État.

Cet ultime scrutin du processus de décolonisation en cours a vu l’écrasante victoire des loyalistes (96,5%) sur fond toutefois de faible participation (43,9%). Lors des deux précédents référendums en 2018 et 2020, la participation avait dépassé les 80% et les indépendantistes avaient progressé de 43,3% à 46,7%.

« L’État nous a volé ce référendum. Il a saboté la sortie de l’accord de Nouméa en complicité avec la droite locale. Quelle lecture fait M. Macron des 56% de la population qui ont suivi le mot d’ordre des indépendantistes, en n’allant pas voter le 12 décembre ? », a interrogé M. Konyi.

Le FLNKS et ses alliés ont également décidé dimanche de présenter des « candidats unitaires » dans les deux circonscriptions calédoniennes lors des élections législatives de juin, dans l’espoir d’obtenir « un porte-voix à Paris ».

La Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser de l’ONU.

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