Le dernier référendum de l’accord de Nouméa, qui a eu lieu dimanche, a vu la victoire écrasante des partisans de la France (96,5%) faute de participation des indépendantistes qui avaient demandé son report à cause de la situation sanitaire.
Le Comité stratégique indépendantiste qui fédère le FLNKS et toute la mouvance nationaliste ont indiqué dès lundi qu’ils ne reconnaissaient ni la « validité » ni la « légitimité » du vote. Ils ont également annoncé qu’ils n’engageraient aucune discussion sur l’avenir institutionnel avant la présidentielle de 2022.
En juin à Paris, l’Etat et les acteurs calédoniens s’étaient accordés sur une période de transition de 18 mois après le référendum devant aboutir à un nouveau statut pour l’archipel, qui sera soumis lui aussi à une consultation avant juin 2023.
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Sébastien Lecornu, arrivé vendredi sur le Caillou, a assuré avoir eu des entretiens informels avec certains dirigeants loyalistes et indépendantistes après le référendum, sans toutefois préciser lesquels, dans le but de commencer à « écrire la suite » de l’accord de Nouméa.
Le ministre a adressé au moment de son départ un courrier aux 54 élus du Congrès calédonien les sollicitant « pour connaître le format et le calendrier », pour mettre en place « une nouvelle organisation politique de la Nouvelle-Calédonie dans la République ».
Le Palika, une des principales composantes du FLNKS, a asséné mercredi dans un communiqué que le parti « n’acceptera pas de discuter d’un énième accord sur un statut au sein de la République française qui est synonyme d’avilissement pour (eux) ».
Le Comité stratégique indépendantiste avait indiqué dès lundi qu’il ne se sentait plus « engagé » dans le calendrier décidé en juin à Paris.
La Nouvelle-Calédonie « en stand-by »
De son côté, le député Philippe Gomès, membre du parti de centre droit Calédonie ensemble, avait formé le voeu dimanche que « la Nouvelle-Calédonie ne soit pas mise en stand-by » jusqu’à l’élection présidentielle d’avril 2022. « Trouver l’équilibre avec les indépendantistes, c’est bien, mais il faut aussi le trouver avec les non-indépendantistes », avait-il assuré.
Les différentes branches du FLNKS organisent leurs congrès annuels début 2022 et ils devront justifier de leur action devant leurs militants. Du côté loyaliste, les yeux sont rivés sur les élections législatives qui devraient raviver les tensions internes.
L’Éveil Océanien, parti qui représente la communauté wallisienne et futunienne et qui a un rôle charnière au congrès, a proposé pour sa part « un ultime statut transitoire au sein de la République Française avec à l’issue, non pas un référendum binaire qui divise, mais un référendum de projet de société qui unit: la création d’un État Calédonien avec ses souverainetés maitrisées et partagées avec la France ».
Dans son courrier adressé aux élus, l’Etat annonce également une nouvelle consultation de la société civile, « plus large » que celle déjà réalisée cette année.
Le ministre va « demander au Haut commissaire [de Nouvelle-Calédonie] d’aller encore plus loin que le document du oui et du non (à l’indépendance), qui pouvait être par certains égards très technique et ne répondait qu’à la logique binaire du moment: une forme de grand débat adapté à la Nouvelle-Calédonie en mélangeant supports écrits, numériques et oraux », a précisé le ministre à l’AFP.
« Chaque Calédonien – les élus, mais aussi la société civile et les citoyens – pourra faire ses contributions sur le bilan de la période écoulée mais aussi et surtout ses aspirations profondes pour l’avenir », a-t-il ajouté.
Sébastien Lecornu a aussi annoncé qu’il irait en janvier ou février à l’ONU pour s’entretenir de la question du bilan de l’accord de Nouméa.
Le processus de décolonisation inscrit dans cet accord arrive à son terme à l’issue du troisième référendum d’autodétermination qui a eu lieu dimanche.