La problématique de la pénurie de professionnels de Santé est prégnante et très fréquemment débattue en Nouvelle-Calédonie. Après des mouvements citoyens, puis la création d’une cellule de crise dédiée, l’absence totale de médecins dans certains secteurs est devenue problématique. Le gouvernement a étudié un avant-projet de loi ce mercredi, permettant un recrutement élargit des professionnels de Santé jusqu’au 31 décembre 2025.
Ouvrir les conditions de recrutement des professionnels de Santé, une étape clé pour un système calédonien qui tente de faire face au manque chronique et inquiétant de personnel. L’avenir et l’insécurité institutionnelle sont régulièrement évoqués comme cause de ce désintérêt des médecins français pour le territoire. Autre raison, plus structurelle, mise en avant : les fortes restrictions sur le recrutement. En Nouvelle-Calédonie, ne peut être recruté qu’un professionnel de Santé français, ou étranger, mais détenteur de diplômes français, éliminant de Facto des praticiens de l’Union européenne ou de la région Pacifique par exemple.
Ainsi, le texte étudié par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie va permettre d’adapter un dispositif de recrutement élargi, à l’instar de procédés équivalents instaurés dans d’autres territoires d’Outre-mer, en autorisant, jusqu’au 31 décembre 2025, le recrutement de médecins francophones, titulaire d’un diplôme de médecine français, ou formé aux exigences européennes. Une légère différence dans le texte, mais de taille dans la pratique, puisque cela signifie l’ouverture du recrutement aux titulaires de diplômes de l’ensemble de l’Union européenne.
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« Jusqu’alors, seuls les ressortissants des 32 pays de l’espace économique européen concernés étaient autorisés à cette liberté d’exercice en Nouvelle-Calédonie. Pour exemple, un médecin francophone de nationalité Marocaine, et titulaire d’un diplôme délivré par une université Belge, pourra être autorisé à exercer de droit sur le territoire, dans le secteur libéral autant qu’en qualité de salarié », détaille le gouvernement dans un communiqué.
Un premier pas, mais loin de pouvoir régler la problématique de pénurie de médecin du territoire selon le Docteur Bruno Calendreau, Président du Conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Calédonie, au micro de NC La 1ère. « C’est une bouffée d’oxygène, mais il ne faut pas non plus imaginer qu’on va combler tous les postes vacants de médecins à travers ces médecins étrangers. Ce n’est pas ça qui va sauver le système et régler le problème de la pénurie de médecin. C’est pour ça qu’il faudra aller chercher d’autres solutions ».