Norfolk n’est plus un territoire autonome du Pacifique

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Publié le 02/07/2016 à 14:29 - Mise à jour le 02/07/2016 à 14:29

Qui, en Polynésie, n’a jamais entendu parler des Révoltés de la Bounty ? L’histoire du navire de l’empire britannique, parti en mission à Tahiti il y a 200 ans, et dont les marins se sont mutinés par amour pour la Polynésie (et surtout pour les Tahitiennes) berce les Polynésiens depuis des générations.

Pourtant nombreux sont ceux à en ignorer la fin. Car l’histoire de ces mutins ne s’est pas arrêtée à la Pointe Vénus. Après moult péripéties, les marins de la Bounty se sont installés sur l’île de Norfolk, située entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie. Ils y ont fait souche et aujourd’hui 2000 personnes, dont la plupart sont des descendants des mutins, vivent encore sur cette île. Une île à laquelle la Grande Bretagne a accordé le statut de territoire autonome en 1913, en la rattachant tout de même à l’Australie.

Cette autonomie est aujourd’hui de l’histoire ancienne. Depuis ce 1er juillet, l’île est de nouveau directement gouvernée par le gouvernement fédéral australien.

Cette annexion émane d’une volonté manifestée par l’Australie depuis de nombreux mois. Canberra y verrait un intérêt stratégique, mais aussi financier puisqu’ à Norfolk il n’y a pas d’impôt. Les très maigres infrastructures de l’île – notamment hospitalières ou éducatives – ne survivent donc que grâce à des financements australiens.

Selon The Telegraph, le gouvernement australien aurait indiqué qu’une telle annexion serait bénéfique pour les habitants de Norfolk, qui peinent actuellement à se faire dispenser les soins médicaux les plus élémentaires.

Pourtant les descendants des mutinés  ne sont pas d’accord avec ce rattachement. Au cours des dernières semaines, ils ont organisé des manifestations et ont déposé une pétition auprès de l’ONU pour protester contre la tentation colonialiste de l’Australie. Sans succès.

C’est donc au mépris de l’avis populaire que Norfolk est devenue Australienne. Un coup dur pour l’île qui souhaitait, au travers de son statut, préserver son histoire.

D’autant qu’ils y voient une revanche de l’Histoire… puisque le n°1 australien, le Premier ministre Malcolm Turnbull, s’appelle en fait Malcom Bligh Turnbull. Du même nom, donc, qu’un certain Captain Bligh,  le capitaine aux commandes de la Bounty et contre qui s’étaient rebellé les mutins.
 

Rédaction web

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