Mexique : fin de la recherche de survivants après le séisme meurtrier

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Publié le 08/09/2017 à 7:41 - Mise à jour le 08/09/2017 à 7:41

Toute la nuit et malgré les répliques incessantes, secouristes, militaires et policiers ont fouillé les ruines de Juchitan (sud), la commune la plus touchée par la secousse de magnitude 8,2 survenue jeudi soir, la plus forte dans ce pays en un siècle.
 
« Il ne reste plus personne sous les décombres. La majorité (des survivants) a été secourue presque immédiatement par les familles et les voisins », a assuré aux journalistes Roberto Alonso, coordinateur d’une équipe de secours.
 
Selon lui, il ne subsiste qu’un doute, sur la présence ou non d’un policier sous les gravats de la mairie, construction colorée de style colonial qui a été réduite en miettes.
 
Les habitants, encore apeurés, montraient des signes de fatigue, beaucoup ayant passé la nuit dehors en raison des répliques.
 
L’épicentre du tremblement de terre qui a frappé le sud du Mexique, faisant également plus de 200 blessés, était situé dans le Pacifique, à environ 100 kilomètres au large de Tonala (Etat du Chiapas), selon le centre géologique américain USGS.
 
Les autorités, qui ont décrété trois jours de deuil national, annonçant 64 morts dans un nouveau bilan, mais il pourrait au final y en avoir plus de 80.
 
L’Etat d’Oaxaca a été le plus affecté, avec 45 morts, dont au moins 36 à Juchitan.
 
Voitures ensevelies sous les gravats, pans de murs renversés, morceaux de verre ou de bois jonchant les rues : cette localité de 100.000 habitants entourée de montagnes à la végétation tropicale était défigurée.
 
« Je n’ai pas le souvenir d’un séisme aussi affreux », a commenté Vidal Vera, un policier de 29 ans participant aux secours. « La ville est ravagée ».
 
Le président Enrique Peña Nieto a survolé en hélicoptère les zones affectées de l’Etat d’Oaxaca, dont Juchitan, où il a écouté vendredi les récits de ses habitants avant de se rendre au Chiapas.
 
« C’est le plus grand tremblement de terre de l’histoire du Mexique, mais nous sommes là, Oaxaca est debout », a assuré le gouverneur de l’Etat, Alejandro Murat, sur une radio locale, précisant que l’armée avait déployé plus de 1.000 hommes dans la région.
 
Des vivres et des milliers de matelas et de couvertures « sont en cours d’acheminement », a-t-il promis.
 
Plus de 720 répliques du séisme ont été enregistrées depuis jeudi soir, selon le Service sismologique mexicain, mais les aéroports et les ports fonctionnent normalement.
 
La secousse a été ressentie jusqu’à Mexico, déclenchant des mouvements de panique, mais aussi au Guatemala, où il y a eu quatre blessés.
 
En septembre 1985, un séisme de magnitude 8,1 avait dévasté une grande partie de la capitale et fait plus de 10.000 morts.
 
Régulièrement accablé par les catastrophes naturelles, le Mexique était confronté, dans l’est, à l’ouragan Katia, heureusement moins nocif que ce qui était redouté : rétrogradé en tempête puis en simple dépression tropicale par le Centre américain des ouragans (NHC), il a touché l’Etat de Veracruz, y faisant deux morts.
 
« A Xalapa, la capitale de l’Etat de Veracruz, il y a eu deux décès en raison de glissements de terrain » dus aux pluies provoquées par Katia, a déclaré Luis Felipe Puente, le directeur de la protection civile fédérale, à la chaîne Televisa.
 
Selon M. Puente, les crues de deux fleuves ont endommagé 235 maisons, affectant plus de 900 habitants, mais les dégâts sont moindres que prévu.
 
Samedi matin, le ciel se dégageait à Tecolutla, ville côtière de 8.000 habitants du centre du Mexique près de laquelle l’ouragan Katia avait touché terre, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
 
Après une nuit de pluie et de vent, les habitants sortaient de chez eux pour constater les dégâts, avec de nombreux arbres arrachés et des bâtiments endommagés.
 
« Ma maison s’est effondrée vers une heure du matin », a raconté Castellano Espinosa, un guide touristique de 75 ans. « Moi j’étais caché dans une autre maison. Je suis parti à temps, en emportant mes affaires et mes papiers les plus importants ».
 

AFP

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