La Dominique, située entre la Martinique et la Guadeloupe, a « perdu tout ce qui pouvait être perdu », a déclaré mardi matin le Premier ministre Roosevelt Skerrit sur Facebook, affirmant que les vents « ont emporté les toits de presque toutes les personnes auxquelles j’ai parlé ou été en contact ». Aucune victime n’est toutefois signalée jusqu’à présent dans l’île d’environ 70.000 habitants, a-t-il ajouté.
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Maria s’éloigne peu à peu de la Guadeloupe, selon Météo-France. Dans l’île, passée à 08H00 en alerte grise post-ouragan, le cyclone a eu « un impact sans doute important » dans l’archipel des Saintes, qu’il a frôlé à 20 km au sud, a prévenu le directeur général de la Sécurité Civile Jacques Witkowski au cours d’un point presse.
Depuis la Guyane où elle se trouve, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé qu’elle se rendait dans l’après-midi en Guadeloupe. « Les préoccupations, c’est bien Marie-Galante et les Saintes », a-t-elle affirmé.
« Les conditions météo sont toujours très mauvaises, la pluie, la houle augmentent les risques d’inondations, de submersion et de glissement de terrain », a prévenu la préfecture, invitant la population à rester chez elle. « Les vents demeurent très violents. De nombreux arbres se sont abattus sur les routes et 80 000 foyers sont privés d’électricité », a-t-elle précisé.
Ecoles, administrations et entreprises sont fermées dans toute l’île. « Tout tremble autour de moi », a raconté dans la nuit sur BFMTV l’ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel, confiné dans sa maison à Vieux-habitants (sud de Basse-terre). « Si on devait faire une comparaison, c’est le cyclone Marylin, en 95, qui a suivi la même trajectoire, et qui était aussi mouillé, avec autant de pluies torrentielles et carrément infernales, avec un vent qui n’arrête pas depuis plusieurs longues heures, avec un ciel zébré (…), des éclairs partout », a-t-il décrit.
Selon le préfet, « quelques casernes de pompiers » ont perdu leurs toitures et le commissariat de Pointe-à-Pitre a « environ un mètre d’eau dans son garage ».
Sur RCI, le maire de Terre-de-Haut, aux Saintes, Louis Molinié, a décrit une situation « catastrophique ». Et le maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou a parlé d’une « forte montée des eaux » et de « plusieurs rues inondées ».
En Martinique, où l’oeil du cyclone est passé à 50 km des côtes du nord, Maria a fait des « dégâts matériels peu importants, peu significatifs » et deux blessés « très, très légers », a indiqué le directeur général de la Sécurité Civile, promettant « une remise en état et une reprise de la vie économique dès que la fin de la dépression sera passée ».
Selon la préfecture, 33.000 foyers ont été privés d’électricité. Le préfet a maintenu mardi l’arrêt de l’activité économique et la fermeture des écoles et ordonné à la population de rester confinée.
Certains s’étaient regroupés pendant l’ouragan, comme ces six amis réunis à Sainte-Anne qui ont partagé un bon repas et échangé sur les réseaux sociaux, a constaté une correspondante de l’AFP. Un peu avant 01H00 (07H00 à Paris), un énorme bruit s’est fait entendre: « On vient de perdre le portail ».
Le gouvernement, accusé par une partie de l’opposition et des habitants sur place d’avoir tardé à envoyer secours et renforts policiers pour Irma, a dépêché des renforts aux Antilles, notamment 668 personnels de la sécurité civile.
Par ailleurs, un contingent de 565 militaires de la Sécurité civile devait quitter la métropole dans la journée. Un deuxième renfort, « une centaine de militaires de la Sécurité civile, de sapeurs-pompiers spécialisés dans les opérations de déblaiement » devait également rejoindre les Antilles dans la soirée de mardi.
Les Iles Vierges britanniques, fortement éprouvées par l’ouragan Irma, étaient placées sous couvre-feu mardi à l’approche de l’ouragan qui devrait passer près de ses côtes dans la soirée.