« Aujourd’hui j’ai un message pour les jeunes : vous n’êtes pas invincibles. Ce virus peut vous conduire à l’hôpital pendant des semaines – et même vous tuer. Même si vous ne tombez pas malade, les choix que vous faites dans vos déplacements peuvent être une question de vie ou de mort pour quelqu’un d’autre », a averti Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse en ligne depuis Genève.
450 décès, 5 226 hospitalisations en France
L’épidémie de coronavirus a causé à ce jour la mort de 450 patients (78 supplémentaires en 24 heures) et contraint à hospitaliser 5 226 malades, dont près de 1 300 en réanimation, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.
« La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans », a rappelé le directeur général de la Santé (DGS), Jérôme Salomon, qui a prévenu que l’épidémie touche aussi des « adultes jeunes ».
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Le DGS a également signalé que près de 1 600 patients avaient quitté les hôpitaux et étaient considérés comme guéris.
Par ailleurs, le Pr Salomon a évoqué « une recrudescence des cas d’anosmie » signalée par le Conseil national des ORL : il s’agit d’une « disparition brutale de l’odorat sans obstruction nasale et qui peut survenir de façon isolée », a-t-il précisé.
Dans ce cas, « il faut appeler son médecin traitant et éviter toute automédication sans avis spécialisé ».
Le Pr Salomon a appelé de nouveau les Français au respect des consignes : « Ne partez pas en week-end », a-t-il insisté en ce vendredi soir, avec le « risque de nouveaux contacts » pendant le transport en voiture ou en train et sur place.
« Vous risquez de transporter sans le savoir le virus des grandes villes vers les campagnes (…) mais aussi de vous retrouver dans une zone où il n’y a pas forcément d’infrastructures sanitaires capables de prendre en charge beaucoup de malades », a-t-il mis en garde.
À ce jour plus de 50 000 tests ont été pratiqués.
« La levée du confinement n’est pas guidée par la réalisation des tests sur l’ensemble du territoire, mais bien sur une expertise scientifique qui sera faite pour juger du meilleur moment pour lever le confinement et surtout des conditions optimales pour lever ce confinement », a enfin averti le DGS, alors que le confinement a été instauré sur le pays depuis mardi.
627 morts en 24 heures en Italie, la barre des 4 000 morts dépassée
La pandémie de coronavirus a tué 627 personnes en Italie sur les dernières 24 heures, nouveau record qui porte le bilan total au-delà des 4 000 morts dans la péninsule, pays le plus touché au monde, a annoncé la protection civile vendredi.
C’est encore la région de Milan, la Lombardie, où les hôpitaux sont débordés, qui paye le plus lourd tribut, avec 381 décès supplémentaires (2 549 au total).
Dans le pays, ce sont près de 6 000 cas supplémentaires qui ont été détectés, là encore un chiffre jamais atteint jusqu’à présent.
Avec 4 032 morts désormais recensés, l’Italie a plus de 66 morts par million d’habitants, une proportion qui passe à plus de 250 pour la Lombardie, poumon économique du pays. Deuxième pays le plus touché en proportion de sa population, l’Espagne est derrière avec plus de 21 morts par million d’habitants.
« Nous avons aujourd’hui, 1 000 volontaires de plus qui sont venus nous aider, pour un total, de 7 000 personnes qui oeuvrent aux côtés du personnel médical et des forces de l’ordre », a ajouté Angelo Borrelli, patron de la Protection civile italienne qui chapeaute la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
M. Borrelli a également précisé que 679 tentes ont été installées à ce jour comme centre de pré-tri pour faciliter la tâche des structures sanitaires débordées par le nombre de malades.
Jour après jour, les bilans augmentent inexorablement. Et les appels se multiplient pour renforcer encore les mesures de confinement imposées aux 60 millions d’Italiens depuis le 9 mars.
« Le nombre de personnes contaminées ces jours-ci ne représente de toute évidence que la pointe de l’iceberg. Nous affrontons une épidémie virale qui, par chance et dans la majorité des cas, est sans symptômes ou avec peu de symptômes », a déclaré Matteo Bassetti, chef de la clinique des maladies infectieuses de l’établissement San Martino de Gênes (nord-ouest), cité par l’agence AGI.
« Il y a tellement de personnes qui se promènent et qui ont le virus et risquent de contaminer les autres », a-t-il ajouté.
Selon des statistiques de l’Institut supérieur de la santé (ISS) basées sur 3 200 patients décédés et testés positifs au Covid-19, leur moyenne d’âge est de 78,5 ans, dont près de 30% sont des femmes.
L’immense majorité de ces personnes décédées se trouve dans la tranche d’âge 70-79 ans et 80-89 ans, avec respectivement 1 134 et 1 309 morts.
Neuf personnes seulement de moins de 40 ans sont mortes, dont sept présentaient de graves pathologies avant leur décès tandis que pour les deux autres les données ne sont pas disponibles, précise l’ISS.
Sur les 3 200 morts, 48,6% avaient trois ou plus de pathologies sur une dizaine de pathologies les plus courantes relevées sur les personnes décédées, et seulement 1,2%, six personnes au total, ne présentaient aucune pathologie.
Ce sont désormais 200 000 contrôles qui sont effectués chaque jour, dont 9 500 ont donné lieu à des procès verbaux jeudi. Plusieurs communes recourent désormais à des drones pour repérer les promeneurs ou détecter d’éventuels regroupements.
Après des appels en ce sens d’élus locaux, en Lombardie mais aussi à Rome, le gouvernement envisage un recours à l’armée pour faire appliquer les mesures de restriction aux déplacements. Quelque 13 000 soldats viendraient ainsi s’ajouter aux 7 000 déjà présents dans les rues. Les médias évoquent l’éventualité d’un nouveau décret en milieu de semaine prochaine.