L’insécurité en Nouvelle-Calédonie en discussion au comité des signataires

Publié le

Publié le 03/11/2016 à 9:57 - Mise à jour le 03/11/2016 à 9:57

Six gendarmes ont été blessés dimanche sur la commune du Mont-Dore (banlieue de Nouméa) lors d’affrontements consécutifs à la mort la veille d’un jeune homme dans un contrôle routier qui a mal tourné.  

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a condamné mercredi ces violences, réunit samedi à Beauvau l’ensemble des élus indépendantistes et non indépendantistes de l’île, avec notamment la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts.
Bernard Cazeneuve leur rendra notamment compte du rapport de la mission de l’Inspection générale de la police et de la gendarmerie, menée durant l’été sur le territoire sur la question de l’insécurité, sujet récurrent de préoccupation. Le ministre doit faire des annonces « en termes de moyens, d’organisation et d’effectifs ».

En Nouvelle-Calédonie, les gendarmes ont subi 62 agressions avec armes en 2015, soit plus de 46% du total des agressions de gendarmes avec armes outre-mer.

Délinquance et insécurité seront également évoquées au Comité des signataires de l’accord de Nouméa lundi avec Manuel Valls. 
Ce rendez-vous régulier de l’Etat avec les élus calédoniens pourrait être l’occasion d’évoquer plus particulièrement les questions de prévention, certains élus souhaitant l’installation d’un centre d’éducation surveillé, d’autres la création d’une brigade de gendarmerie spécialisée pour les mineurs.
Mais les dispositifs de prévention de la délinquance prennent du temps et le comité des signataires ne pourra être « que le point de départ pour lancer quelque chose », souligne-t-on à Matignon.

« Parler de l’avenir institutionnel ne servirait à rien si les bases d’un futur projet de société reposent sur un socle aussi fragile », a prévenu la député UDI Sonia Lagarde.
Le comité des signataires doit en effet préparer l’avenir institutionnel de l’île, même si le contexte électoral ne devrait pas permettre de profondes avancées. 
Un référendum d’autodétermination est prévu au plus tard en novembre 2018, conformément à l’accord de Nouméa (1998) qui organise la décolonisation par étapes de l’île.
« Le temps est compté. (…) La consultation sur l’accession à la pleine souveraineté ne construira pas un consensus miraculeux », avait averti Manuel Valls lors d’un déplacement sur le Caillou en avril.

Dans ce cadre, non indépendantistes et indépendantistes ont répondu à une mission d’experts métropolitains sur leur vision sur la gouvernance, la citoyenneté et la nationalité, les pouvoirs régaliens et les valeurs.
Un document de synthèse de ces travaux doit être discuté lundi, mais aucun sujet ne sera tranché à six mois de la présidentielle et des législatives.    
« Ce comité ne servira pas à grand chose (…) Il n’est pas question pour nous de valider ces travaux », a déclaré le sénateur (LR) Pierre Frogier, soutien de Nicolas Sarkozy.     

L’Union calédonienne (UC), l’un des deux principaux partis indépendantistes, a indiqué qu’elle n’acterait rien et mettrait « sur la table son propre projet de société ».    
La question sensible du corps électoral spécial pour le référendum, soumis à des restrictions, est également à l’ordre du jour. Les indépendantistes souhaitent l’inscription « automatique et sans condition » de tous les Kanak, y compris ceux qui ne figurent pas sur la liste électorale générale.   
Matignon reconnaît là « un sujet », sans valider le chiffre de 25 000 Kanak concernés, avancé par les indépendantistes.       
Calédonie ensemble (centre droit), souhaiterait une modification de la loi organique de l’accord de Nouméa, permettant l’inscription d’office de tous les natifs du territoire. « Il est capital que la sincérité du scrutin ne puisse être remise en cause », pour Philippe Michel, son secrétaire général. Une modification pourtant impossible avant la fin du quinquennat.     
La crise dans l’industrie minière du nickel sera également abordée durant ce comité.      
 

AFP

Dernières news