Le bilan annuel de l’International Shark Attack File (Isaf), une banque de données de l’Université de Floride (États-Unis), fait état de 69 morsures « non provoquées » de requin en 2023 dans le monde, contre 63 en 2022.
Ces attaques, dont plus de la moitié (36) ont eu lieu aux États-Unis, ont fait 10 morts, soit le double de l’année précédente.
L’Isaf distingue dans son étude les attaques « non-provoquées » de celles dites « provoquées », à savoir les morsures survenant après qu’un humain s’est approché intentionnellement d’un requin ou a nagé dans une zone où des appâts sont utilisés pour attirer les poissons.
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Seules les attaques « non provoquées » ont été comptabilisées dans le bilan, après avoir été recensées via des articles de presse.
Mais l’augmentation de ces attaques ne signifie pas que les requins sont plus nombreux ou deviennent plus agressifs, souligne Gavin Naylor, co-auteur de l’étude.
« Globalement, le nombre de requins a baissé », explique-t-il. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue Nature, les populations mondiales de requins et de raies ont en effet chuté de 71% depuis 1970.
Mais du fait de la surpêche et du réchauffement des eaux, les requins se rapprochent des côtes pour chasser. Ce qui créé un fossé entre le discours des scientifiques et le vécu des pêcheurs, qui en observent de plus en plus, pointe M. Naylor.
Autre élément pouvant jouer : l’amélioration de la qualité de l’eau. Cette dernière a par exemple eu pour conséquence en 2023 d’attirer davantage de poissons sur les côtes new-yorkaises et, par conséquent, des requins-taureaux.
Plusieurs personnes ont ainsi été mordues par des requins l’été dernier près de Long Island, poussant les autorités à renforcer les patrouilles antirequins.
Sur les 10 décès enregistrés en 2023, quatre l’ont été en Australie, dont trois dans la région reculée de la péninsule d’Eyre, deux aux États-Unis et un aux Bahamas, en Égypte, au Mexique et en France (Nouvelle-Calédonie).
Dans la péninsule d’Eyre, l’essor de la population de phoques a poussé les requins blancs à se rapprocher des côtes, entrant davantage en contact avec les surfeurs. Or le fait qu’il s’agit d’une zone isolée diminue les chances de prise en charge rapide des victimes, pointe Gavin Naylor.