Selon les explorations récentes de l’Ifremer, il y aurait une corrélation entre l’abondance de nodules polymétalliques et le nombre d’organismes vivant dans les abysses. En comparant cinq sites où la densité de minéraux est différente, les chercheurs ont démontré que les animaux sont deux fois plus nombreux là où se trouvent les nodules.
Pour l’Ifremer, « dans le milieu abyssal, dominé par de grandes plaines sédimentaires, les nodules constituent un type d’habitat unique, notamment pour les coraux et les éponges qui peuvent s’y accrocher. Lorsqu’on les enlève, non seulement cet habitat disparaît, mais les couches de sédiments sont elles aussi bouleversées. Cela pourrait conduire à une perte importante de la biodiversité à l’échelle des zones exploitées qui pourrait ne jamais revenir étant donné que les nodules mettent plusieurs millions d’années à se former. »
L’organisme français base cette affirmation sur une inspection de zones draguées il y a plusieurs années, où il a constaté que la faune n’avait pas recolonisé les fonds océaniques qui ont été raclés pour récupérer les nodules. Des travaux menés en parallèle par l’université de Hawaii confirme l’existence de cette biodiversité et soulignent le degré de méconnaissance de cette faune. Selon Sciences et avenir, « exploiter les nodules ne se fera donc pas sans la destruction d’un milieu encore largement inconnu. »