Les abysses du Pacifique recèlent une faune insoupçonnée

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Publié le 03/08/2016 à 9:32 - Mise à jour le 03/08/2016 à 9:32

A la question  » Y a-t-il des animaux vivants entre 4000 et 5000 mètres de profondeur sur les 9 millions de km² de la zone de fracture Clarion-Clipperton? » Sciences et avenir répond « oui » se basant pour cela sur les recherches de deux équipes scientifiques. Selon le magazine, « cette réponse aura des conséquences économiques importantes« . En effet, située entre Hawaii et la côte ouest du Mexique, la zone de fracture Clarion-Clipperton (CCZ) est la région marine où l’on rencontre la plus grande masse de nodules polymétalliques. Le potentiel minier est faramineux. On estime que le poids des nodules sur CCZ attendrait 34 milliards de tonnes, dont 350 millions de tonnes de nickel et 275 millions de tonnes de cuivre.

Selon les explorations récentes de l’Ifremer, il y aurait une corrélation entre l’abondance de nodules polymétalliques et le nombre d’organismes vivant dans les abysses. En comparant cinq sites où la densité de minéraux est différente, les chercheurs ont démontré que les animaux sont deux fois plus nombreux là où se trouvent les nodules. 
Pour l’Ifremer,  « dans le milieu abyssal, dominé par de grandes plaines sédimentaires, les nodules constituent un type d’habitat unique, notamment pour les coraux et les éponges qui peuvent s’y accrocher. Lorsqu’on les enlève, non seulement cet habitat disparaît, mais les couches de sédiments sont elles aussi bouleversées. Cela pourrait conduire à une perte importante de la biodiversité à l’échelle des zones exploitées qui pourrait ne jamais revenir étant donné que les nodules mettent plusieurs millions d’années à se former. »

L’organisme français base cette affirmation sur une inspection de zones draguées il y a plusieurs années, où il a constaté que la faune n’avait pas recolonisé les fonds océaniques qui ont été raclés pour récupérer les nodules. Des travaux menés en parallèle par l’université de Hawaii confirme l’existence de cette biodiversité et soulignent le degré de méconnaissance de cette faune. Selon Sciences et avenir, « exploiter les nodules ne se fera donc pas sans la destruction d’un milieu encore largement inconnu. »

Rédaction Web 

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