Exempte de Covid pendant plus de 18 mois, l’archipel est depuis le 6 septembre confronté à une flambée de cas de Covid-19 due au très contagieux variant Delta. Selon les derniers chiffres communiqués lundi par le gouvernement local, 31 personnes sont mortes au cours des trois derniers jours, portant le total des victimes à 93, en quasi totalité non vaccinées.
Depuis le début de la crise, 6 379 cas ont été recensés, dont 194 au cours des dernières 24 heures et 52 malades sont en réanimation au Médipôle de Koutio, centre hospitalier territorial. Le taux d’incidence du virus oscille autour de 800 pour 100 000 habitants.
« La saturation de nos lits Covid est de 85 à 95%. (…) Sur les 500 lits de l’hôpital, il y a 400 lits Covid, ce qui est absolument colossal », a déclaré lundi à la radio RRB Thierry de Greslan, président de la Commission médicale d’établissement du Médipôle.
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Epuisées, les équipes médicales locales ont reçu samedi le renfort de 109 soignants de la réserve sanitaire, qui sont arrivés de Métropole et qui se sont ajoutés aux 70 soignants déjà dépêchés sur le Caillou la semaine dernière.
Les autorités déplorent « cette épidémie de non vaccinés », alors que la campagne de vaccination a été lancée dès le 20 janvier, bien avant l’introduction du virus. Seuls 30,50% de la population disposent d’un schéma vaccinal complet et 52% (140 612 personnes) ont reçu la première injection.
« Les derniers chiffres ne sont pas bons et nous regrettons que la vaccination ralentisse », a déclaré lundi Christopher Gygés, membre du gouvernement local lors d’une conférence de presse consacrée à la situation sanitaire.
Alors qu’au début de l’épidémie, le nombre d’injections dépassait les 5 000 par jour, on n’en comptait guère plus de 683 doses injectées au cours du week-end, en dépit des nombreux centres de vaccination disponibles sur tout le territoire.
Une manifestation contre l’obligation vaccinale, votée le 3 septembre par les élus locaux, a rassemblé samedi 2 000 personnes selon la police et 6 000 selon le collectif organisateur.
Des élus calédoniens de tous bords, loyalistes et indépendantistes, ont déploré que le haut-commissaire de la République ait autorisé ce rassemblement malgré le confinement strict, en vigueur jusqu’au 4 octobre.