L’éléphantiasis augmenterait le risque d’infection VIH

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Publié le 01/08/2016 à 16:37 - Mise à jour le 01/08/2016 à 16:37

Le parasite, Wuchereria bancrofti, est responsable de 90% des cas de filariose lymphatique, une maladie tropicale négligée, selon l’OMS et, communément appelée éléphantiasis. La maladie, transmise par les moustiques, sévit notamment dans plusieurs régions d’Afrique où les taux d’infection à VIH sont élevés.
 
Elle est également présente en Asie, dans le Pacifique occidental, et certaines parties d’Amérique du Sud et des Caraïbes, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
 
L’éléphantiasis est un gonflement anormal des membres ou d’autres parties du corps.
 
L’étude, réalisée entre 2006 et 2011, a porté sur 2.699 habitants du quartier Kyela de la ville de Mbeya du sud-ouest de la Tanzanie. Elle est parue dans la revue médicale britannique The Lancet.
 
La filariose lymphatique affecte une personne sur quatre dans ce pays, et a longtemps été soupçonnée d’être un des facteurs déterminants de l’épidémie du VIH en Afrique sub-saharienne.
 
Les participants ont été examinés chaque année sur une période de cinq ans – et divers échantillons (sang, urine,  etc.) ont été recueillis pour des tests destinés à déceler une infection par le VIH, le parasite ou d’autres éventuels agents infectieux (tuberculose, paludisme…).
 
Des entretiens ont en outre été conduits pour déterminer si l’activité sexuelle des participants avait accru leur risque de contracter le VIH. 
 
Les chercheurs ont constaté que les gens porteurs du parasite W.bancrofti étaient deux fois plus susceptibles d’avoir également le virus du sida. L’impact était plus élevé chez les adolescents et les jeunes adultes.
 
Les chercheurs admettent toutefois qu’il s’agit là d’une corrélation et non d’un lien de cause à effet prouvé.
 
L’étude met cependant en évidence la nécessité de guérir l’éléphantiasis. 
 
« Les programmes d’élimination de la filariose dans la dernière décennie ont mis l’accent sur la réduction de la transmission, mais comportaient des efforts limités pour guérir l’infection » due au parasite, déplore Inge Kroidl, spécialiste de médecine tropicale à l’Université de Munich (Allemagne).
 
Plus de 120 millions de personnes sont infectées dans le monde dont 40 millions handicapées par des difformités, essentiellement dans les pays pauvres d’Afrique et d’Asie, selon l’OMS.
 
La prévention repose actuellement sur l’utilisation des moustiquaires et des produits anti-moustiques. 
 
D’autres infections, en particulier génitales (chlamydia, herpès, syphilis) sont connues pour augmenter la susceptibilité de contracter le VIH.
 
Dans la revue The Lancet, Jennifer Downs et Daniel Fitzgerald de l’Université de Cornell à New York, soulignent la nécessité de faire des essais pour évaluer l’effet du traitement de cette maladie tropicale sur l’incidence (nouveaux cas) d’infection VIH dans les communautés concernées.
 

AFP

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