Le pass sanitaire s’invite dans le quotidien des Français, en Métropole

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Bars, restaurants, cinémas, hôpitaux, transports: le pass sanitaire est entré lundi dans la vie quotidienne des Français, pour une semaine de rodage d'abord, malgré la contestation dans la rue, afin de lutter contre l'épidémie du Covid-19.

Publié le 09/08/2021 à 11:31 - Mise à jour le 09/08/2021 à 11:51

Bars, restaurants, cinémas, hôpitaux, transports: le pass sanitaire est entré lundi dans la vie quotidienne des Français, pour une semaine de rodage d'abord, malgré la contestation dans la rue, afin de lutter contre l'épidémie du Covid-19.

Les restaurateurs rencontrés par l’AFP ont souligné leur crainte de perdre des clients et leur appréhension d’avoir à gérer des situations tendues, comme David Fourton, gérant du café « Sainte Croix » à Bordeaux, qui considère le pass comme « une plaie ». 

Le gouvernement assure que la tolérance sera de mise ces premiers jours d’application du dispositif, considéré comme une « incitation à la vaccination » et une « préservation de la liberté », selon les mots du ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, avec l’objectif de pouvoir éviter ainsi de nouveaux couvre-feux et confinements.

Déjà en vigueur dans plusieurs pays européens, et en France dans les lieux de culture depuis le 21 juillet, le pass sanitaire prend la forme d’un QR code à présenter au restaurant et dans les cafés, au cinéma, au musée, au théâtre, dans les transports longue distance.

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Il pourra être exigé sur décision préfectorale dans les commerces de plus de 20 000 m2, mais pas chez le médecin généraliste. Il le sera en revanche dans les hôpitaux, tant qu’il n’est pas « un frein à des soins utiles et urgents », selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

Un pass sanitaire valide témoigne d’un schéma vaccinal complet, du rétablissement de la maladie à travers un certificat de test positif d’au moins 11 jours et moins de six mois, ou d’un test négatif de « moins de 72 heures ». 

Là où il est en vigueur, le port du masque ne sera plus obligatoire.

Un quart des trains contrôlés

Les passagers d’un quart des trains seront contrôlés lundi, a promis Jean-Baptiste Djebbari, des contrôles « massifs » mais « pas systématiques ».

Gare aux fraudeurs. Une personne utilisant le pass d’un proche sera passible d’une amende de 750 euros (environ 90 000 Fcfp) (forfaitisée à 135 euros – environ 16 200 Fcfp – si elle est réglée rapidement), montant qui atteindra 1 500 euros (environ 180 000 Fcfp) en cas de récidive dans les 15 jours.

Les forces de l’ordre vont contrôler, en uniforme et en civil, les établissements dont l’accès est soumis à la présentation d’un pass, en ciblant en priorité les zones urbaines et touristiques.

Un professionnel qui n’appliquerait pas les contrôles requis encourt, si ce manquement est constaté « à plus de trois reprises au cours d’une période de 45 jours », jusqu’à 9 000 euros d’amende (environ 1 080 000 de Fcfp) et un an d’emprisonnement.

L’introduction du pass sanitaire est contesté dans la rue: pour le quatrième week-end consécutif, près de 237 000 personnes ont défilé dans le calme samedi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Lundi, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a exhorté le gouvernement à « renoncer à cette mesure disproportionnée », « liberticide et discriminatoire ».

« Contrôle généralisé et traçage », a déploré de son côté le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, en évoquant dans un tweet lundi son « grand sentiment de malaise ».

Par ailleurs, une femme qui avait brandi samedi à Metz une pancarte antisémite lors d’une manifestation contre le pass sanitaire a été interpellée lundi à Hombourg-Haut (Moselle), a-t-on appris de source policière. Enseignante, elle sera « suspendue en attendant les suites disciplinaires », a ajouté le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer.

Conseil de défense sanitaire

L’exécutif, confiant que l’objectif de 50 millions de primo-vaccinés d’ici fin août sera atteint, affirme que l’allocution d’Emmanuel Macron le 12 juillet a donné un coup de fouet à la campagne, avec plus de 6,8 millions de rendez-vous pris pour une primo-injection depuis.

Mercredi, le chef de l’Etat présidera, depuis le Fort de Brégançon (Var), un Conseil de défense sanitaire par visioconférence où il sera notamment question d’une troisième dose de vaccin pour les plus vulnérables. 

Le Premier ministre Jean Castex y participera depuis l’Aude où il visitera par ailleurs le Centre hospitalier de Carcassonne, un centre de vaccination, rencontrera des restaurateurs et suivra la mise en œuvre du pass.

Selon Santé publique France, 44 980 791 personnes ont reçu au moins une injection (soit 66,7% de la population totale) et 37 514 388 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 55,6% de la population totale).

Face à une situation critique en Guadeloupe et en Martinique, où la saturation des hôpitaux a poussé le gouvernement à envoyer des soignants en renfort, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu se rend sur place à partir de mardi.

Le nombre de malades hospitalisés dans toute la France ne cesse de s’accroître et la barre de 9 000 malades a été franchie lundi pour la première fois depuis fin juin.

Avec 230 nouvelles admissions en soins critiques en 24 heures, le nombre des malades dans ces services qui traitent les cas les plus graves a atteint 1 667 personnes, soit 111 de plus que la veille. Ils étaient 1 232 il y a une semaine. 

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