Sébastien Lecornu, qui a repris en main le dossier calédonien – jusqu’à présent géré par Matignon- depuis sa nomination aux Outre-mer, « se rendra en Nouvelle-Calédonie jeudi, à la suite de la deuxième consultation sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie », a indiqué le ministère à l’AFP, confirmant une information du quotidien Les Nouvelles calédoniennes.
Sébastien Lecornu « se soumettra aux obligations sanitaires décidées par le gouvernement calédonien et effectuera une quatorzaine. Il quittera la Nouvelle-Calédonie le 30 octobre », précise-t-on de même source.
Le ministre Lecornu devrait rencontrer toutes les forces politiques de l’archipel.
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Le non à l’indépendance est arrivé en tête dimanche, avec 53,26 % des voix, mais perd plus de trois points par rapport au premier référendum du 4 novembre 2018, où les pro-France l’avaient emporté avec 56,7% des voix.
« C’est indispensable qu’il vienne pour prendre la mesure de la complexité du pays, et nous sortir de l’ornière référendaire », a déclaré lors d’une conférence de presse à Nouméa, le député Philippe Gomès, reprochant à l’Etat son « silence assourdissant » avant le référendum.
Le député espère que le ministre permettra de relancer le dialogue entre indépendantistes et non indépendantistes, au point mort depuis deux ans.
« Cette ligne du dialogue n’est plus une option mais une obligation », a déclaré le leader de ce parti, aujourd’hui minoritaire et ardent défenseur d’un projet négocié.
Sans dialogue, « les indépendantistes peuvent être tentés par un dernier coup de rein et la Kanaky sans discuter, c’est ça qui nous pend au nez », a-t-il ajouté, faisant allusion à la possibilité d’un troisième référendum d’ici 2022, comme prévu par les accords de Nouméa.
Pour le député Philippe Dunoyer, les résultats de dimanche « résonnent comme un coup de tonnerre dans le ciel calédonien », soulignant qu’en deux ans, la progression du oui à l’indépendance a fait un bond de 20%.
Calédonie Ensemble, qui a perdu le pouvoir en 2019, a mis en cause « la radicalité » de la campagne des Loyalistes (front de six partis non indépendantistes, dont le RN), qui s’est soldée par un « échec historique », qui a « détourné du non l’électorat plus modéré ou hésitant ».
Lors d’un discours dimanche après le référendum, Emmanuel Macron a estimé que le moment était venu « d’appréhender les conséquences concrètes de tous les scénarios » pour l’avenir, invitant les partisans du oui à « accepter d’envisager l’hypothèse et les conséquences du non », et les partisans du non à « accepter d’envisager l’hypothèse et les conséquences d’un oui ».
Une perspective dont s’est réjoui Calédonie Ensemble, qui prône un projet « conjuguant le oui et le non ».