Le FBI relance l’affaire des emails de Clinton, une aubaine pour Trump

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Publié le 27/10/2016 à 9:02 - Mise à jour le 27/10/2016 à 9:02

Le directeur du FBI James Comey, qui avait recommandé en juillet dernier de ne pas poursuivre Hillary Clinton dans cette affaire empoisonnant sa candidature depuis mars 2015, a écrit vendredi à huit présidents de commissions parlementaires du Congrès, à majorité républicaine, pour les informer que, dans le cadre d’une enquête séparée, de nouveaux messages semblant « pertinents » avaient été découverts.
Afin de déterminer s’ils contiennent des informations confidentielles, les enquêteurs du FBI vont donc procéder à de nouvelles investigations.

Aucun autre détail n’a été communiqué par le patron de la police fédérale dans cette lettre de trois paragraphes, dûment rendue publique par les républicains qui l’ont interprétée comme une « réouverture » de l’enquête, un terme que le camp Clinton conteste.
« Le directeur du FBI Comey doit donner immédiatement aux Américains plus d’informations que ce qui est contenu dans la lettre », a déclaré John Podesta, président de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton, dans un communiqué.
« La lettre du directeur Comey évoque des messages découverts dans une affaire distincte, mais nous n’avons aucune idée de ce que sont ces messages, et le directeur relève lui-même qu’ils ne sont peut-être même pas significatifs », poursuit John Podesta, qui s’étonne du geste de M. Comey à une date si proche de l’élection.

Le New York Times a rapporté, citant des sources au sein des forces de l’ordre, que les messages concernés avaient été découverts sur les appareils électroniques d’Huma Abedin, proche d’Hillary Clinton et membre de son cabinet au département d’Etat, ou de son mari Anthony Weiner, dont elle est séparée depuis août et qui fait l’objet d’une enquête des autorités pour l’envoi de messages à caractère sexuel.

Donald Trump, distancé dans les sondages, y a vu une aubaine pour sa candidature chancelante.
« La corruption d’Hillary Clinton atteint une ampleur sans précédent », a-t-il réagi immédiatement au début d’un meeting à Manchester, dans le New Hampshire, tandis que ses partisans scandaient « Enfermez-la ! ».
« J’ai un grand respect pour le fait que le FBI et le ministère de la Justice soient désormais disposés à avoir le courage de corriger la terrible erreur qu’ils ont commise » en classant leur enquête, a-t-il ajouté.

Ce rebondissement est intervenu alors qu’Hillary Clinton était en vol vers l’Iowa. La candidate est descendue sur le tarmac tout sourire, saluant la presse de loin sans un mot.
A son meeting de Cedar Rapids, où se rendra également dans la soirée Donald Trump, elle n’a pas évoqué la polémique.
La démocrate a présenté ses excuses dans cette affaire, mais elle a toujours prétendu n’avoir rien fait d’illégal.

Pendant ses quatre années à la tête du département d’Etat, de 2009 à 2013, elle communiquait avec une messagerie privée ([email protected]), grâce à un serveur privé installé dans son domicile de Chappaqua, au lieu d’avoir recours à un compte gouvernemental, exposant potentiellement des informations confidentielles à un piratage.
Plus de 30 000 messages professionnels ont été rendus publics depuis, mais environ autant, considérés comme personnels par l’ex-secrétaire d’Etat, ont été effacés par ses soins.

Sur la recommandation de James Comey en juillet, le département de la Justice avait classé l’enquête. M. Comey avait toutefois pris soin de souligner que l’ancienne secrétaire d’Etat avait fait preuve d’une « négligence extrême ».

Soulagement pour la candidate démocrate, ce classement n’avait toutefois pas éteint la controverse, les républicains l’attaquant sans relâche pour avoir potentiellement exposé les secrets de la nation. Plus de 2 000 messages contenaient des informations classifiées a posteriori, notamment un petit nombre au plus haut niveau, « top secret ».

La Maison Blanche a indiqué vendredi avoir pris connaissance de la lettre de M. Comey par voie de presse.
« Je ne vois rien de nouveau qui puisse changer l’opinion du président », a déclaré Eric Schultz, un porte-parole de l’exécutif.
A gauche, certains ont accusé James Comey, qui fut très critiqué par les républicains, de couvrir ses arrières. « Mais c’est vraiment irresponsable de ne pas clarifier de quoi il s’agit », a écrit le commentateur David Axelrod, ex-conseiller de Barack Obama, sur Twitter.

La planète républicaine y a néanmoins vu une validation de ses critiques continues contre Hillary Clinton.
« Elle détenait certains des secrets les plus importants de notre pays, et elle a trahi cette confiance par sa mauvaise manipulation d’informations classifiées », a déclaré Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. Il a demandé qu’Hillary Clinton soit privée des séances d’informations classifiées auxquelles ont droit les candidats à la Maison Blanche.
 

AFP

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