Néanmoins, le projet de la cheffe de gouvernement de centre-gauche ne dit pas explicitement comment l’économie parviendrait à la neutralité carbone d’ici 2050, déclenchant les foudres des écologistes. Le texte prévoit la création d’une Commission sur le changement climatique qui doit aider la Nouvelle-Zélande à atteindre son but en élaborant des « budgets d’émissions » quinquennaux.
Le secteur agricole, l’une des plus grosses sources de revenus à l’exportation, a obtenu d’importantes concessions. Le méthane biologique produit par le bétail, qui représente un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre de la Nouvelle-Zélande, n’est pas concerné par l’objectif ambitieux déterminé en matière de dioxyde de carbone, soit zéro émissions nettes en 2050.
« L’agriculture est incroyablement importante pour la Nouvelle-Zélande, mais elle doit aussi contribuer à la solution », a dit le ministre du Changement climatique James Shaw. « C’est pourquoi nous avons tenu compte des données scientifiques tout en écoutant l’industrie et déterminé un objectif spécifique pour le méthane biogénique ».
La fédération des agriculteurs a cependant critiqué cette limite, accusant le gouvernement d’avoir renoncé au « pastoralisme ». « Soyons clairs, la seule façon d’atteindre des objectifs de ce niveau c’est de réduire la production, il n’existe pas de technologies magiques », a déclaré son vice-président Andrew Hoggard. « À l’heure qu’il est, nous n’avons aucune idée de comment atteindre ces réductions sans abattre un nombre significatif de têtes de bétail ».
Le gouvernement a affirmé que la législation serait « contraignante » mais Greenpeace New Zeland a affirmé qu’elle ne spécifiait pas comment les objectifs seraient atteints, ce qui la rend « inopérante ».
« On a une législation ambitieuse à laquelle on a ensuite arraché les dents », a dit le directeur général de l’ONG Russel Norman. « Ça aboie, mais ça ne mord pas. »