Les titulaires habituels avaient presque tous été laissés au repos, mais leurs remplaçants avaient à cœur de briller. Comme l’arrière Melvyn Jaminet, brillant face aux perches, le demi de mêlée et homme du match Maxime Lucu, qui a tenté de faire oublier l’absence du déjà mythique Antoine Dupont, le puissant Sekou Macalou, ou le très jeune ailier Louis Bielle-Biarrey.
Et pourtant, ce sont bien les Teros, en jaune, qui refroidissent l’ambiance du stade Pierre Mauroy de Lille en marquant le premier essai grâce à une astucieuse passe au pied pour un essai en coin de Freitas (3-5).
Le numéro 10 des Bleus, Antoine Hastoy, les remet en marche avant en marquant le premier essai français à la sortie d’une mêlée à cinq mètres (10-5).
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Romain Taofifenua écope d’un carton jaune pour avoir touché un Uruguayen à la tête avec son coude : la mêlée française est affaiblie par sa sortie et le numéro 10 urugayen, Etcheverry, répond à son homologue français par un essai pied des poteaux… annulé par l’arbitre quelques secondes plus tard pour une obstruction.
A la mi-temps, l’écart n’est que de 8 points en faveur de la France, grâce à la défense soudée des Teros. Les Bleus pensent creuser l’écart sur un essai de Gabin Villière, mais l’arbitrage vidéo révèle un en-avant et l’essai est annulé. Fabien Galthié choisit alors de changer cinq avants d’un coup pour du sang neuf dans la mêlée.
C’est pourtant l’arrière uruguayen Amaya qui profite d’une défense française pas tout à fait en ligne pour marquer un essai transformé et revenir à un point (13-12). Cette fois-ci en revanche, les Bleus réagissent immédiatement grâce à leur talonneur Peato Mauvaka, qui profite avec opportunisme d’un coup de pied urugayen raté (20-12), avant que Louis Bielle-Biarrey creuse l’écart en bout de ligne (27-12).
L’arbitre annule un nouvel essai bleu, qui concluait une formidable course de Sekou Macalou. L’arbitre estime qu’il a joué au pied dans le ruck. Les Bleus ne parviennent donc pas à marquer un quatrième essai et manquent le bonus offensif.
Les enseignements de ce match sont limités, face à la 17ème nation mondiale. Le banc français, réputé solide, a souffert. A l’exception peut-être de Sekou Macalou, peu de joueurs peuvent secouer la hiérarchie établie et prétendre à une place de titulaire après ce match. La première ligne française a même été très secouée en mêlée, tout comme le centre Yoram Moefana, peu convaincant en attaque. La bonne nouvelle en revanche, c’est le revenant Anthony Jelonch. Ce cadre de la mêlée française réalise un surprenant retour en équipe de France, six mois après une opération des ligaments croisés.
Jeudi prochain, la France affrontera la Namibie, une nation en progrès mais moins bien classée que l’Uruguay. Fabien Galthié devrait encore faire tourner son effectif, avant d’affronter un adversaire plus redoutable, mais largement à sa mesure : l’Italie, le 6 octobre.
La véritable montagne à escalader, ce sera en quart de finales, le 15 octobre si la France est première de sa poule : elle affrontera l’une des meilleures équipes de poule B. Selon toute probabilité l’Afrique du Sud ou l’Irlande. Avec les Bleus, ce sont les grands favoris de cette Coupe du Monde.