La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a estimé que ces « puissantes vagues » avaient atteint entre 30 et 90 centimètres de haut.
« 222 personnes sont mortes, 843 blessées et 28 personnes sont portées disparues », a déclaré le porte-parole. Il a prévenu que « ce nombre devrait encore augmenter », les autorités n’ayant pas encore d’informations sur certaines localités touchées. « Les communautés des petites îles du détroit de la Sonde pourraient être les plus touchées par le tsunami », selon l’ONG Oxfam.
Les autorités avaient dans un premier temps déclaré que la vague n’était pas un tsunami mais une simple marée montante et avaient appelé la population à ne pas céder à la panique. « C’était une erreur, nous sommes désolés », a admis ensuite M. Nugroho. Les secouristes recherchaient fébrilement des survivants dans les débris.
Des images vidéo spectaculaires diffusées sur les réseaux sociaux montrent une vague géante qui s’abat sur un concert en plein air donné par le groupe pop Seventeen. Ses membres sont projetés hors de la scène par la vague.
Les tsunamis déclenchés par les éruptions volcaniques, qui provoquent un déplacement d’eau, sont relativement rares. A la différence des vagues consécutives à des séismes, la proximité du volcan avec la côte a donné très peu de temps aux autorités pour réagir, selon le professeur David Rothery de l’Open University (Royaume-uni).
« Les balises pour détecter les tsunamis sont placées de façon à déceler les tsunamis créés par les séismes au niveau de la frontière entre les plaques tectoniques », a-t-il dit, « Même s’il y avait eu un tel dispositif à côté de l’Anak Krakatoa, le volcan est si proche du littoral que l’alerte aurait donné très peu de temps pour réagir, vu la vitesse à laquelle ces vagues se déplacent. »
> Courir vers la forêt
Le photographe Oystein Andersen a raconté sur Facebook qu’il prenait des photos du volcan à Java quand le tsunami a frappé. « J’ai dû courir, car la vague a déferlé sur la plage, submergeant les terres sur 15 à 20 mètres. La vague suivante est entrée dans le périmètre de l’hôtel où je me trouvais. »
Asep Pergangkat, qui a fui la plage de Carita samedi soir avec sa famille, a décrit des voitures « traînées sur dix mètres ». « Les bâtiments en bord de plage ont été détruits, des arbres et des poteaux électriques sont tombés par terre », a-t-il dit à l’AFP. « Tous ceux qui sont en sécurité ont couru vers la forêt. »
L’impact de la vague a été particulièrement sévère dans le district de Pandeglang, à Java, selon les premiers bilans.
L’Union européenne a offert d’apporter « toute l’assistance nécessaire » à l’Indonésie, indiquant que « les experts humanitaires de l’UE se tenaient prêts à être envoyés sur place » et que le programme européen Copernicus pour la surveillance de l’environnement « a été activé ».
L’ONU s’est également dit « prête à apporter son soutien aux efforts fournis par le gouvernement », a indiqué un porte-parole du secrétaire général, Antonio Guterres. De son côté, déplorant les « ravages impensables causés », le président américain Donald Trump a twitté : « Nous prions pour votre rétablissement et votre guérison. L’Amérique est avec vous ! ».
> Épais panache
L’Anak s’est formé aux alentours de 1928 dans la caldeira du légendaire Krakatoa, qui avait connu en 1883 un épisode catastrophique. Une immense colonne de fumée, de pierres et cendres s’était dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l’obscurité et déclenchant un puissant tsunami. Environ 36 000 personnes avaient trouvé la mort.
L’Anak est l’un des 127 volcans actifs d’Indonésie.
AFP