Le drame a eu lieu à 17h20, a précisé un communiqué de la préfecture du Gard. Et une enquête judiciaire a d’ores et déjà été ouverte, sous l’autorité du procureur de la République de Nîmes Eric Maurel, qui s’est aussitôt déplacé sur les lieux.
« Vive émotion à l’annonce de la perte d’un appareil de la sécurité civile et du décès de son pilote. Tout mon soutien aux pilotes de la @SecCivileFrance, à tous ceux qui luttent contre le feu, et à leurs familles », a tweeté le Premier ministre, Edouard Philippe.
Egalement dans un tweet, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a dédié ses « premières pensées à la famille et aux camarades de ce soldat du feu, engagés pour nous protéger, avec une infinie bravoure ». « Une immense tristesse nous étreint tous ce soir », a ajouté le ministre, qui a précisé ensuite dans un communiqué qu’il se rendra sur les lieux dès samedi matin.
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Dans un communiqué de leur Fédération nationale, « les 250 000 sapeurs-pompiers de France » ont aussi exprimé « toute leur tristesse », rappelant que « la prise de risque est dans la nature même de celles et ceux qui portent secours au quotidien ».
L’appareil victime du crash est un Tracker de la Sécurité civile. Cet avion est le plus petit des bombardiers d’eau qui interviennent face aux feux, avec les Canadair et les Dash. Sa capacité de largage est de 3 600 litres.
Mais de tels accidents sont rarissimes. Parmi les derniers drames similaires en France, celui d’un Canadair qui s’était abîmé en mer, le 1er août 2005, avec son pilote et son copilote, à Calvi en Haute-Corse.
« Je souffre, je suis ému, je n’ai pas de mots », a déclaré le maire de Générac, Frédéric Touzellier, à l’annonce de la nouvelle, alors qu’aux abords de sa commune le ballet des bombardiers d’eau était encore incessant, au-dessus de flammes toujours vives.
Car le vent attise sans cesse les foyers, qui se multiplient à grande vitesse. Au sol, la terre qui n’est pas encore touchée est sèche comme de la pierre et le feu se propage d’une vigne à l’autre, sans limite. Au loin, les foyers de Vauvert et Franquevaux sont surmontés de larges panaches noirs.
« C’est criminel, c’est sûr »
Rien qu’entre 14h30 et 15 heures, huit à dix départs de feu avaient été constatés au sud de Nîmes, entre Saint-Gilles et Vauvert, selon le commandant Jacques Pagès. Et la situation pourrait encore s’aggraver samedi, « car malheureusement le vent ne mollit pas et pourrait même se renforcer demain », a-t-il insisté, au PC de commandement des sapeurs-pompiers à Générac.
Pour le maire, la piste humaine et volontaire est en tout cas certaine pour ces nouveaux incendies de vendredi, après le sinistre monstre qui avait déjà ravagé près de 500 hectares à travers sa commune mardi et mercredi : « C’est criminel, c’est sûr. Plusieurs feux qui partent simultanément, à des endroits différents… On est complètement dépassés, il y a du vent, il fait chaud. Mais il faut garder son sang froid », a-t-il déclaré quelques moments avant l’accident sur BFM TV.
M. Touzellier a précisé à l’AFP qu’une vingtaine de maisons ont été évacuées et un mas touché. Le château et le gymnase du village ont été ouverts pour accueillir les sinistrés.
En fin d’après-midi, 530 sapeurs-pompiers et une centaine de gendarmes étaient mobilisés à travers tout le département du Gard, avec des renforts venus des Bouches-du-Rhône et de la Drôme. Si les communes de Vauvert (115 hectares) et Montignargues (11 hectares) ont aussi été impactées, le gros des effectifs étaient déployés à Générac, avec 410 pompiers, 140 véhicules terrestres et 4 Canadairs face à un front d’incendie de 900 m, pour quelque 300 hectares touchés.
« un des incendies les plus violents que nous avons connus depuis le début de la saison estivale »
Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur
Selon Eric Maurel, le procureur de la République de Nîmes, le premier incendie de Générac, qui avait débuté mardi, était vraisemblablement aussi d’origine criminelle. Jeudi, il avait insisté sur le fait que les enquêteurs privilégiaient la piste de « l’acte volontaire ».
Ce premier incendie avait sans doute été « un des incendies les plus violents que nous avons connus depuis le début de la saison estivale », avait estimé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, sur place mercredi. Au delà des quelque 500 hectares brûlés, le ministre avait alors parlé d’un « bilan catastrophique au point de vue naturel et agricole ».