Fidji: le gouvernement accusé d’alimenter la peur en déployant l’armée

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L'opposition fidjienne accuse le gouvernement sortant d'utiliser la peur des violences ethniques pour déployer l'armée et se maintenir au pouvoir après que l'opposition est parvenue à un accord qui devrait permettre à Sitiveni Rabuka d'être nommé premier ministre. Le premier ministre actuel, Franck Bainimarama, au pouvoir depuis 16 ans, n'a toujours pas reconnu sa défaite aux dernières législatives.

Publié le 23/12/2022 à 10:51 - Mise à jour le 23/12/2022 à 10:51

L'opposition fidjienne accuse le gouvernement sortant d'utiliser la peur des violences ethniques pour déployer l'armée et se maintenir au pouvoir après que l'opposition est parvenue à un accord qui devrait permettre à Sitiveni Rabuka d'être nommé premier ministre. Le premier ministre actuel, Franck Bainimarama, au pouvoir depuis 16 ans, n'a toujours pas reconnu sa défaite aux dernières législatives.

L’opposition fidjienne a accusé vendredi le gouvernement de semer « la peur et le chaos » dans le but de rester au pouvoir, alors que l’armée commençait à se déployer dans les rues de la capitale Suva.

Des reporters de l’AFP ont observé un petit nombre de véhicules militaires en patrouille, au lendemain de l’annonce par le Premier ministre sortant Frank Bainimarama de leur mobilisation pour maintenir « l’ordre public ».

L’atmosphère était par ailleurs calme, des personnes effectuant des achats de Noël de dernière minute.

L’élection s’est soldée par la conclusion d’un accord dans l’opposition entre le parti social-démocrate et Sitiveni Rabuka, qui a permis à ce dernier d’obtenir la majorité au Parlement.  

Arrivé au pouvoir après un putsch et à la tête des Fidji depuis 16 ans, M. Bainimarama n’a pas reconnu sa défaite.

Ses alliés au gouvernement n’ont toujours pas convoqué le Parlement pour nommer M. Rabuka Premier ministre.

M. Bainimarama a annoncé jeudi la mobilisation de l’armée pour maintenir « la loi et l’ordre » aux Fidji, invoquant des rapports, qui restent à confirmer, de violences inter-ethniques consécutives au vote.

En vertu de la Constitution fidjienne, l’armée dispose de larges pouvoirs pour intervenir dans la sphère politique et a été impliquée dans quatre coups d’Etat au cours des 35 dernières années.

De nombreux Fidjiens craignent que les allégations de violence ethnique du gouvernement et le déploiement de l’armée ne servent de prétexte à un « coup d’Etat rampant ».

Vendredi, M. Rabuka a critiqué le gouvernement pour avoir affirmé que les problèmes liés au racisme s’étaient aggravés après les élections.

Il a déclaré que les hauts responsables du gouvernement « semaient la peur et le chaos » et « essayaient d’enflammer la nation selon des critères raciaux ».

Les Fidji, un Etat de plus de 300 îles du Pacifique, comptent une importante minorité indo-fidjienne et des épisodes de violences intestines ont été observés dans le passé.

Mais, selon M. Rabuka, « de hauts responsables de la police nous ont confirmé que ces jets de pierres visant les Indo-Fidjiens sont des inventions. »

Certains Fidjiens se sont tournés vers les réseaux sociaux pour démentir les allégations de divisions et de troubles.

En utilisant le hashtag #FijiIsUnited (#LesFidjiSontUnies), ils ont posté des images d’eux-mêmes avec des amis d’autres groupes ethniques, des messages de solidarité et des photos banales pour prouver que la vie continue normalement.

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